Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

Voici pourquoi Patrick Groulx a pris une pause de la scène durant quelques années

Partager

Nathalie Slight

2025-10-30T10:00:00Z
Partager

Patrick Groulx est de retour avec Trop longtemps seul, son cinquième one man show. Inspiré par le vide laissé par ses enfants désormais adultes et son amour à distance avec l’animatrice Chéli Sauvé-Castonguay, l’humoriste y partage, avec lucidité et autodérision, les réflexions d’un cinquantenaire qui apprend à redéfinir sa liberté.

• À lire aussi: La fin d’un chapitre charnière pour Sophie Nélisse

• À lire aussi: François de «ma mère, ton père» annonce être en amour

• À lire aussi: Mario Pelchat a bien failli ne pas revenir comme coach à «La Voix»

Patrick, quelle fut l’étincelle de départ pour écrire ce nouveau one man show?

Récemment, j’ai présenté deux projets télé vraiment trippants à un diffuseur, mais à cause des coupures, ç'a été mis sur la glace. Je me suis donc retrouvé tout d’un coup avec un trou dans mon agenda. Même si je n’avais pas comme projet immédiat de créer un nouveau one man show, je n’ai jamais arrêté d’écrire. J’avais donc des centaines de notes vocales dans mon cellulaire: 210 pages de stock en tout! J’ai tout réécrit à l’ordinateur, sans savoir qu’il existe maintenant des logiciels pour transcrire des notes en un temps record. (rires)

Tu avais donc beaucoup de matériel pour un one man show!

Il s’agit d’un beau problème, vous me direz, mais pas tant que ça, parce que ça fait beaucoup de matériel à tester. Au lieu d’aller présenter mes différents numéros un à un dans des comédies clubs, j’ai organisé des lectures devant public pour passer à travers mes notes, faire un tri pour ne conserver que le meilleur. Ça m’a permis de trouver un fil conducteur à mon one man show.

Publicité

Julien Faugere / TVA Publications
Julien Faugere / TVA Publications

Quel est ce fil conducteur?

L’auteur François Avard, script-éditeur de mon show, a lancé, à un moment donné lors d’un meeting: «Toi, tu passes ben trop de temps tout seul!» faisant référence à mes 10 gags de lave-vaisselle. Sans le savoir, il venait de trouver non seulement le titre, mais également le fil conducteur de mon show! (rires) Petite précision en passant: je n’ai conservé qu’un seul gag de lave-vaisselle!

Passes-tu vraiment trop de temps tout seul?

Oui. Ma fille, qui a 19 ans, est partie en appartement. Mon gars, lui, habite toujours avec moi, mais comme il possède sa propre voiture, il est tout le temps parti. De son côté, mon amoureuse (l’animatrice Chéli Sauvé-Castonguay) vit en Outaouais. Nous avons donc une relation longue distance, depuis 2023. Cela dit, la solitude n’est pas nouvelle dans ma vie. Lorsque je me suis séparé de la mère de mes enfants, j’avais Raphaëlle et Alexis en garde partagée. La semaine où les enfants n’étaient pas avec moi, je me sentais seul au monde.

Cette solitude t’inspire-t-elle?

En fait, c’est la liberté qui m’inspire. La plupart des humoristes cinquantenaires écrivent sur le fait qu’ils sont rendus vieux, mais pas moi. Parce que mes enfants sont grands, parce que je n’habite pas avec ma blonde, je retrouve une certaine liberté, comme lorsque j’avais vingt ans. Ces dix dernières années, j’ai l’impression de rajeunir... mais ce n’est qu’une impression! (rires)

Dans quel état d’esprit te trouves-tu lorsque tu présentes du nouveau matériel?

Même si ça fait plus de 30 ans que je fais de l’humour, je suis toujours nerveux lorsque je teste des numéros. Mais c’est une belle nervosité, parce que je veux être bon, je veux être à la hauteur, je veux donner le meilleur de moi-même. Depuis que mes enfants sont tout petits, je leur répète que lorsqu’ils font de leur mieux, je suis fier d’eux, peu importe le résultat. Je perçois mon travail de la même manière: si j’ai bien travaillé en amont, si je suis allé au bout de mon idée, de mon thème, de mon spectacle, je ne pourrai jamais être déçu de moi.

Publicité

As-tu présenté quelques numéros de ton spectacle à ton amoureuse?

Bien sûr. Chéli est en train de vivre la préparation d’un one man show et elle trouve ça fascinant! Récemment, je suis allé roder un 15 minutes dans un bar où il devait y avoir gros max huit personnes! Même dans mes débuts, je n’ai jamais présenté un numéro devant si peu de monde. Cette situation n’avait aucun sens, mais Chéli était présente et son rire à lui seul était réconfortant.

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

Comment gérez-vous l’amour à distance Outaouais–Montréal?

On arrive à se voir au moins une fois par semaine. Comme on se dit tout le temps: « Ce n’est pas important ce que l’on fait, on veut juste être ensemble.» Cette semaine, elle n’avait pas la garde de ses enfants, donc elle m’a accompagné en rodage à Saint-Georges-de-Beauce. Comme elle voit l’évolution de mon show, il lui arrive de me donner des idées! «As-tu pensé écrire sur telle ou telle affaire?» Chéli a un bon instinct et elle est très drôle.

Pourquoi as-tu attendu autant d’années avant de remonter sur scène?

En 2019, lors de mon dernier one man show, mes enfants étaient plus jeunes. Quand je partais sur la route, j’avais beau faire des Facetime avec eux, je me sentais coupable de ne pas être plus présent dans leur vie. Voilà pourquoi j’avais pris la décision de me concentrer sur d’autres projets, afin de rester auprès de mes enfants.

Six ans plus tard, ta situation familiale est tout autre!

Tout à fait. Si je veux prendre un verre avec d’autres humoristes après avoir testé un numéro, je peux sans problème. Je ne veux pas paraître égoïste, mais une fois les enfants élevés, on retrouve une certaine liberté, et c’est bien plaisant.

Publicité

Tes enfants sont-ils intéressés par l’humour?

Intéressés, oui. Mais pas au point d’en faire un métier. Ma fille étudie en sciences naturelles au cégep, tandis que mon gars est intéressé par l’ingénierie. Tant mieux, puisque même si j’adore mon métier, c’est vraiment trippant de faire rire, mais ce n’est pas toujours facile, il y a des hauts et des bas et peu importe tes succès, tout est toujours à recommencer.

Habites-tu toujours dans les Laurentides?

Non, j’ai vendu en 2023 la maison que nous habitions depuis 16 ans, à Saint-Colomban. Les derniers mois, ça pouvait me prendre trois heures, matin et soir, pour me rendre à Montréal. Je n’y allais pas tous les jours, mais quand même, ça fait plusieurs heures perdues dans le trafic. Quand ma fille est entrée au cégep à Montréal, j’ai décidé de revenir m’installer sur l’île et mon fils est ensuite venu me rejoindre.

Est-ce que la nature te manque?

Non, puisque j’ai acheté une terre dans les Hautes-Laurentides. C’est l’endroit idéal pour pêcher, faire de la motoneige, de la raquette, bûcher du bois et prendre des marches en forêt. Même si j’anime une émission de rénovation, je ne vais pas me lancer dans la construction d’une maison sur ma terre. J’ai toujours dit que j’aime mieux gagner ma vie en faisant des jokes, et payer quelqu’un de plus compétent que moi pour effectuer des travaux.

En terminant, qu’est-ce qui t’occupe en ce moment?

Je viens de terminer les tournages de l’émission de rénovation Chantier rescapé, présentée sur Casa. Sinon, je suis à fond dans le rodage de mon show. Ces derniers temps, je me demandais si je devais intégrer ou pas des personnages. Mon père, âgé de 74 ans, m’a demandé si j’allais faire le brigadier scolaire, son personnage préféré. Je l’ai testé sur scène, la réaction était forte, donc ça augure bien pour le retour de ce personnage: mon papa va être content! (rires)

À voir aussi: 

Publicité
Publicité

Sur le même sujet