Voici pourquoi il y a plus d’accidents mortels pendant les vacances de la construction

Dominique Plante
Les vacances de la construction sont terminées et la Sûreté du Québec a publié lundi son bilan routier, dans lequel elle recense plusieurs accidents mortels ont eu lieu pendant ces deux semaines. Selon un directeur chez CAA-Québec, quelques raisons se cachent derrière ce phénomène.
• À lire aussi: Bilan des vacances de la construction: au moins 13 décès sur nos routes
«La sécurité routière, ce n’est pas uniquement l’affaire des policiers, c’est l’affaire de tout le monde», affirme André Durocher, directeur des relations avec la communauté et la sécurité routière chez CAA-Québec, en entrevue à LCN.
Selon lui, les vacances sont loin d’être apaisantes pour de nombreux Québécois, surtout pour ceux qui n’ont que deux semaines de congé par année. «C’est tout sauf du repos, on s’empresse de courir, d'aller partout», soutient-il.
La fatigue et les longues routes ne vont pas ensemble et ces deux facteurs peuvent provoquer des tragédies, ce qui peut expliquer la hausse des incidents mortels pendant cette période estivale.
«De façon préliminaire, ce que je vois qui est intéressant, c’est que souvent les températures vont jouer un rôle important», estime-t-il.
Les citoyens se déplaceraient et consommeraient plus régulièrement quand le soleil et la chaleur sont au rendez-vous, pense M. Durocher.
Voici les causes principales des accidents évoquées par la Sûreté du Québec:
- Non-respect de la signalisation
- Limites de vitesse
- Drogues et alcool

André Durocher, qui a été policier pendant 40 ans, ajoute les distractions et les manœuvres dangereuses à la liste.
Il explique que les enquêtes des prochaines semaines permettront de comprendre davantage les causes de chaque accident et ainsi, de pouvoir mieux prévenir pour le futur.
Les campagnes de sensibilisation, efficaces?
En ce qui concerne les campagnes de prévention, comme les publicités, «elles sont efficaces auprès de certaines personnes, mentionne-t-il. Pour d’autres, on aura besoin d’être un peu plus coercitif avec de la répression [comme] des constats d’infraction.»
Les écoles de conduite pourraient également en faire plus, selon M. Durocher. Il évoque notamment l’idée que les enseignants devraient parler des articles d’accidents mortels rapportés par les médias.
Le parent tient aussi sa part de responsabilité, selon lui. «Ça serait un rôle d’éduquer et d’expliquer les dangers, pas de moraliser», déclare-t-il.
Même si les vacances de la construction ont été marquées par des incidents mortels sur les routes du Québec, le bilan se trouve à la baisse depuis 2023.
«Un décès sera toujours un décès de trop», précise toutefois le directeur.
Voyez l’entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.