Voici les plus gros conflits d’intérêts de Donald Trump et d’Elon Musk

Andrea Lubeck
Le passé (et le présent) d’hommes d’affaires de Donald Trump et de son proche collaborateur Elon Musk les place en situation de conflits d’intérêts. On vous résume les principaux.
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Tesla
La conférence de presse qui a viré en infopublicité pour Tesla la semaine dernière à la Maison-Blanche est un exemple de conflit d’intérêts impliquant le président des États-Unis et celui qu’il a nommé à la tête du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE).
«J’adore Tesla», s’est exclamé Donald Trump avant de monter à bord d’une Tesla S rouge, l’un des nombreux modèles stationnés directement devant la Maison-Blanche qu’il s’est engagé à acheter.
L’événement avait été organisé au lendemain que l’action de Tesla a chuté de 15% à la Bourse de New York.
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À la tête de DOGE depuis le 20 janvier dernier, Elon Musk a la responsabilité de dicter où élaguer les dépenses des agences gouvernementales, dont certaines qui règlementent directement ses compagnies.
C’est le cas notamment du Bureau de protection des consommateurs en matière financière (CFPB), qui a déjà enquêté sur les pratiques de prêts automobiles de Tesla.
En février dernier, il a été annoncé que le DOGE a saisi le contrôle du CFPB pour potentiellement fermer l’agence indépendante qui surveille aussi les institutions financières.
SpaceX et Starlink
D'autres entreprises de Musk entretiennent des liens avec le gouvernement américain.
Starlink, la division télécommunications de SpaceX, fournirait désormais gratuitement internet à la Maison-Blanche, rapporte le New York Times. Même si l'entente a été examinée par un avocat spécialisé dans les questions éthiques, il s'agit d'un autre exemple de proximité entre le milliardaire et l'admistration américaine.
SpaceX pourrait aussi bénéficier des récentes coupes annoncées à la Nasa. Le DOGE dirigé par Elon Musk pourrait bientôt passer au peigne fin l’agence fédérale pour y ordonner de nouveaux licenciements.
Trump a par ailleurs nommé un investisseur dans SpaceX, Jared Isaacman, comme administrateur de la Nasa.

Trump Hotels
Même s’il en a confié la gestion à ses enfants avant son retour à la Maison-Blanche, les entreprises de Donald Trump bénéficient de son rôle de président.
Durant son premier mandat, Trump a facturé les agents des services secrets chargés de le protéger pour les chambres qu’ils ont occupées dans ses hôtels et les services dont ils ont bénéficié.
Son resort de Mar-a-Lago est également souvent utilisé par le Parti républicain pour organiser des levées de fonds et autres événements politiques.
Cryptomonnaie
Tout juste avant son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump et sa femme Melania ont lancé leurs propres jetons, $TRUMP et $MELANIA. La valeur de ces deux «meme coins», hautement volatils, s’établit respectivement à 11$ et 0,73$, après avoir atteint un sommet de 73$ et de 14$.
Le président détient, avec des associés, quelque 60% des parts de World Liberty Financial, une plateforme qui permet d’échanger et d’emprunter des cryptomonnaies.
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Une fois en poste, celui qui s’est autodésigné comme le «président crypto» a signé un décret créant un groupe de travail chargé de mettre sur pied un cadre réglementaire sur les cryptomonnaies, qui devrait être favorable à cette industrie.
Il a d’ailleurs promis en campagne électorale de défaire les efforts de son prédécesseur Joe Biden, qui avaient pour but de protéger le public contre la fraude et le blanchiment d’argent.
Qu’est-ce qu’un conflit d’intérêts?
C’est lorsque les intérêts personnels d’un membre du gouvernement peuvent influencer les décisions qu’il prend et qui ultimement affecteront le public. L’une ou plusieurs des parties impliquées tirent un bénéfice de la situation de conflit d’intérêts au détriment du bien commun.
La loi américaine prévoit qu’un employé de la fonction publique fédérale ne peut pas travailler sur un dossier dans lequel il détient un intérêt financier. Le président et le vice-président n’y sont toutefois pas assujettis, ce qui fait que Donald Trump peut garder la mainmise sur ses entreprises.
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Même si Elon Musk est soumis aux règles en matière de conflit d’intérêts, son statut d’employé spécial du gouvernement fédéral lui permet de continuer à porter ses autres chapeaux professionnels.
Questionné à savoir ce qu’il ferait s’il se trouvait en situation de conflit d’intérêts, Elon Musk a simplement dit qu’il se «récuserait».
— Avec des informations de Vox, The Guardian, BBC, New York Times et Reuters