La plus grande centrale nucléaire d’Europe au cœur des négociations entre Trump et Poutine: on vous explique


Gabriel Ouimet
La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, qui préoccupe l’Europe depuis le début de l’invasion russe, est désormais au cœur des discussions entre Donald Trump et Vladimir Poutine visant à mettre fin à la guerre.
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La Russie et les États-Unis se sont entendus mardi sur un cessez-le-feu de 30 jours limité aux infrastructures énergétiques de l’Ukraine.

L’accord temporaire vise notamment la centrale nucléaire de Zaporijia.
Le complexe de six réacteurs est tombé aux mains des troupes russes dès les premiers jours de combats, en mars 2022.
Depuis, l’Ukraine et la Russie s’accusent mutuellement d’orchestrer des frappes près des installations de l’usine.
Le complexe a d’ailleurs déjà subi des dommages en raison des frappes de drones et des tirs d'artillerie incessants dans le secteur.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) rappelle régulièrement les risques d’accidents nucléaires alors que des explosions se produisent souvent à proximité de la centrale.
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Une importance stratégique capitale
Dimanche, Donald Trump a indiqué que les négociations à venir incluraient de possibles «partages de certains avoirs». Il a notamment évoqué des «terres» et des «usines de production d’énergie».
Le complexe nucléaire de Zaporijia, le plus important d’Europe, devrait ainsi continuer d’alimenter les discussions visant à mettre un terme à la guerre.

Il a une capacité de production de 6000 mégawatts, ce qui est suffisant pour fournir de l’électricité à environ quatre millions de foyers.
La centrale fournissait d’ailleurs plus de 20% de l’énergie de l’Ukraine avant le début de la guerre.
Ce potentiel énergétique est d’une importance capitale pour l’Ukraine, qui cherche à minimiser les pénuries d'électricité causées par des attaques russes.
Des intérêts américains
La centrale nucléaire de Zaporijia pourrait aussi présenter des intérêts économiques pour les États-Unis, notent des experts en énergie. Le combustible et certaines technologies nécessaires au bon déroulement de ses activités sont fournis par Westinghouse, une entreprise américaine.
La centrale pourrait également fournir l’énergie de laquelle les Américains auront besoin afin d'accéder aux minéraux rares qu’ils convoitent dans le sol ukrainien.
Lors des négociations avec les États-Unis, l’Ukraine a d’ailleurs indiqué que le traitement de ses minerais ne serait viable que si l'usine était à nouveau sous son contrôle, rapporte le New York Times qui cite deux responsables ukrainiens.
Située en territoire occupé
La centrale de Zaporijia est située dans l’une des quatre régions illégalement annexées par la Russie en 2022.
Il y a deux semaines, le Kremlin a indiqué que l’annexion officielle des régions ukrainiennes contrôlées par son armée, qui représentent environ un cinquième du territoire total de l’Ukraine, est «incontestable et non négociable» pour la suite des choses.