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L'article provient de 24 heures

Voici comment se produisent les glissements de terrain (qui pourraient être plus fréquents au Québec)

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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2025-05-21T14:26:44Z
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Un important glissement de terrain a emporté une maison — et forcé l’évacuation de trois autres — mercredi à Sainte-Monique, dans la région du Centre-du-Québec. Comment se produisent ces phénomènes, qui pourraient être plus fréquents au Québec à l’avenir? On vous explique.

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C’est quoi, au juste, un glissement de terrain?

Un glissement de terrain survient lorsqu’une partie de sol dans une pente se met à glisser ou à débouler vers le bas, créant une coulée qui engloutit tout sur son passage.

Bien que plusieurs facteurs aggravants contribuent à un glissement de terrain, comme de fortes pluies ou l’activité humaine, c’est la composition des sols qui en est la principale responsable, nous expliquait en 2022 Arianna Locat, spécialiste des risques géologiques au Département de génie civil et de génie des eaux de l’Université Laval.

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«Au Québec, les glissements de terrain surviennent surtout dans les sols argileux sensibles aux remaniements. À certains endroits, si on prenait ces sols argileux et qu’on les maniait comme de la pâte à modeler, ils deviendraient presque liquides sans même y ajouter d’eau.»

Des glissements de terrain plus fréquents?

Les glissements de terrain surviennent généralement après plusieurs petits mouvements de sol imperceptibles, auxquels s’ajoute un élément déclencheur, parfois d’ordre climatique, comme des pluies diluviennes. Avec la multiplication des événements météorologiques extrêmes, les glissements de terrain risquent donc d’être de plus en plus fréquents, soulignait à 24 heures Daniele Pinti, directeur du Centre de recherche des dynamiques du système Terre (GEOTOP), en 2022.

«On parle de plus en plus de l’effet climatique sur l’augmentation de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes, comme des orages violents, qui pourraient servir d’éléments déclencheurs à des glissements futurs», disait-il.

Au printemps, les fortes précipitations, jumelées au dégel rapide des neiges, peuvent également contribuer à l’érosion des terrains, augmentant du même coup les risques de glissements.

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Quelles sont les régions les plus à risque?

Les terrains argileux les plus propices aux glissements sont surtout concentrés dans les régions du Bas-Saint-Laurent, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de l’Outaouais, précisait Ariane Locat.

«Ce sont des vallées, donc des terrains formés de basses terres, comme celles de la vallée du Saint-Laurent, de la vallée de la rivière des Outaouais et de la vallée de la rivière Saguenay, jusqu’au lac Saint-Jean, où l’on retrouve beaucoup de dépôts sédimentaires qui résultent du retrait de la mer Champlain.»

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À la fin de la dernière période glaciaire ayant touché le Québec il y a plusieurs milliers d’années, le retrait des glaces à créer des mers riches en sédiments. Lorsque les eaux des mers se sont à leur tour retirées, elles ont laissé une couche argileuse, qui peut atteindre des centaines de mètres à certains endroits et sur laquelle des villes ont été érigées.

La mer Champlain est l’une de ces anciennes mers. Elle couvrait l’ensemble des régions qui bordent aujourd’hui le Saint-Laurent, de l’Outaouais jusqu’à la Capitale-Nationale.

Quel rôle joue l’activité humaine?

L’activité humaine joue un rôle dans les glissements de terrain qui se produisent au Québec, soulignait Daniele Pinti.

«Le fait de construire des infrastructures près de falaises ajoute un poids sur le terrain. De plus, les villes sont construites de matériaux imperméables, comme l’asphalte ou le ciment, ce qui fait en sorte que l’eau n’est pas absorbée pas l’ensemble du terrain. L’eau est dirigée vers des endroits précis qui, même s’ils ont été réfléchis à cet effet, peuvent finir par créer un ruissellement qui cause l’érosion des sols.»

La déforestation peut aussi contribuer aux glissements de terrain, tout comme, à plus petite échelle, des travaux de construction sur un terrain résidentiel.

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