Visite du pape à Québec: quelques Autochtones sur les Plaines depuis ce matin

Catherine Bouchard
Quelques autochtones attendent sur les plaines d’Abraham depuis très tôt ce matin, alors que le pape y sera vers 18h15. Une famille originaire des Philippines et d’autres, originaires du Mexique, qui désormais habitent tous Montréal, attendent aussi le Saint-Père avec beaucoup de fébrilité.
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Si la foule sur les plaines d’Abraham était peu imposante à quelques heures de l’arrivée du pape, la présence de citoyens autochtones l’est tout autant. Ceux qui s’y trouvent se disent mitigés entre bonheur et tristesse.
Nathalie André, une autochtone originaire de Schefferville, a fait un voyage d’une vingtaine d’heures pour voir le pape.
«On est ici pour voir le pape et c’est aussi la réconciliation», partage-t-elle.

Elle admet être stressée de la grande rencontre. Après avoir suivi la couverture médiatique depuis le début du voyage du pape en sol canadien, elle estime qu’il pourrait faire un peu plus que de simples excuses.
«Selon moi, ce n’est pas assez envers les peuples autochtones. Il pourrait prendre plus de temps, plus qu’un 5 minutes, observe-t-elle. J’ai des réserves et je suis stressée. Je ne suis pas allée au pensionnat, mais mes parents y étaient.»
Fabien Awashish, un Atikamekw originaire d’Obedjiwan, s’attendait à voir plus de monde sur les plaines. Néanmoins, la visite du pape était très importante pour lui.
«Je veux accueillir le pape. Je suis croyant, je crois beaucoup en l’Église catholique», partage-t-il.

Les circonstances de la visite papale étaient également un volet important pour M. Awashish.
«Les excuses, c’est vraiment important pour moi. Ça fait du bien. C’est une première étape, mais il y a du cheminement à faire encore», fait-il valoir, ajoutant que ce «chemin est long».
Simone Dubé, originaire de Manawan, a vécu trois ans dans un pensionnat autochtone.
«Je n’ai pas vécu d’abus, mais j’ai [vécu] des choses difficiles», laisse-t-elle tomber.

Les excuses sont donc très importantes pour elle et elle se réjouit de pouvoir rencontrer le pape en personne.
Un montréalais originaire des Philippines s’est présenté sur les Plaines à 8h, mercredi matin. Il se trouve avec une quinzaine de membres de sa famille pour vivre un moment unique.
«C’est l’expérience d’une vie pour nous, ma famille et, surtout, pour les enfants de voir le pape», partage Michael Barayaoan.

Il s’est dit surpris de voir si peu de monde sur le site, à quelques heures de l’arrivée du pape.
«Je m’attendais à voir plus de gens ici. Nous sommes arrivés les premiers à 8h, nous voulions la meilleure place pour voir le pape», poursuit-il.
xIl espère que ce «pèlerinage pénitentiel» apportera un peu de paix aux peuples autochtones.
«C’est une grande étape de la part du leader de l’Église Catholique, fait valoir M. Barayaoan. J’espère que ça guérira les blessures pour le mieux».
Anna Galvez, une mexicaine établie à Drummondville, avait elle aussi très hâte de voir le Saint-Père.
«J’ai grandi dans la religion catholique. Pour moi, le pape représente notre Église, c’était donc important d’être ici», confie-t-elle.

Elle s’est également dite surprise de la petite foule sur les Plaines.
«À 14h, je pensais que ce serait déjà rempli», termine-t-elle.
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