Violence conjugale: l’ex-violent d’une influenceuse écope de six mois de prison
Le père de son enfant a commencé à la brutaliser dès le début de la grossesse


Erika Aubin
L’ex-conjoint de la femme d’affaires et influenceuse Elisabeth Rioux passera les six prochains mois en prison pour l’avoir frappée, étranglée et menacée de mort à plusieurs reprises, parfois au moment où elle était enceinte de leur enfant.
« On devrait se sentir en sécurité dans le cocon d’une relation conjugale et [la violence] bafoue toutes ces règles. On vous met à l’écart de la société pour un temps afin de dénoncer ce genre de crime grave dont la responsabilité vous appartient entièrement », a déploré la juge Nancy McKenna avant de condamner Bryan McCormick mardi.

Entre 13 et 15 épisodes de violence conjugale étaient survenus, selon un document déposé quand l’homme de 28 ans a plaidé coupable, en décembre dernier.
Cela a donc évité à Elisabeth Rioux de témoigner lors d’un procès. La femme d’affaires et populaire influenceuse, suivie par 1,6 million de personnes sur Instagram, n’était pas présente pour la sentence au palais de justice de Saint-Jérôme.
Il la frappe enceinte
Les comportements agressifs de McCormick ont commencé quand sa conjointe était dans son premier trimestre de grossesse et se sont poursuivis pendant environ une année.
Il lui a entre autres serré les bras, poussé la tête contre les murs, en plus de proférer des menaces telles que : « Je vais te shooter une balle dans la tête. »
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Il a aussi donné des coups de pieds et a étranglé la jeune maman de 25 ans jusqu’à ce qu’elle manque d’air, pendant qu’elle tenait leur nouveau-né dans ses bras.
Un jour où Elisabeth Rioux a voulu que le couple prenne du temps chacun de son côté, celui-ci s’est énervé. Craignant son comportement, elle l’a filmé. Il lui a alors pris le visage pour déverrouiller son cellulaire, ce qui a causé un bleu et une blessure à la lèvre.
Dans la soirée, il a poursuivi en écrasant la tête de sa conjointe dans le lit avec son pied, alors qu’il tenait l’enfant dans ses bras. Le lendemain, celle qui a fondé l’entreprise de vêtements Hoaka Swimwear a porté plainte.
Un message clair
Avant de prendre le chemin de la prison, McCormick a assuré devant la Cour qu’il allait poursuivre son cheminement pendant et après son incarcération « pour s’améliorer comme personne. »

« J’ai fait plusieurs recherches sur internet. Maintenant, on peut trouver énormément d’outils [...]. J’ai fait énormément de travail sur moi-même, seul à me ressourcer et à travailler sur l’intelligence émotionnelle qui a manqué à ce moment », a laissé tomber celui qui habite maintenant à Chibougamau et travaille comme journalier.
La juge McKenna lui a rappelé qu’il aura un long travail d’introspection, à faire avec des professionnels, pour comprendre les démons qui l’habitent.
En plus de devoir suivre une thérapie de gestion de la colère et des émotions, McCormick aura une probation de trois ans, soit la période maximale qui pouvait être imposée, a précisé la procureure de la Couronne Me Fanny Dubois-Grondin.
Selon elle, la sentence de six mois ferme est « raisonnable » et envoie un message clair à la société : « La violence conjugale n’est pas tolérée et les tribunaux n’hésiteront pas à répondre en imposant des périodes de détention », a-t-elle insisté en sortant de la salle d’audience.
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