Viol collectif: «Est-ce qu’on peut cesser d’idéaliser nos athlètes?»
TVA Nouvelles
Le scandale concernant les allégations de viol collectif qui visent cinq joueurs de l’Équipe Canada junior (ÉCJ) de 2018 continue d’ébranler le monde du hockey et celui d’une culture qui se doit d’évoluer.
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Malgré la gravité des allégations, Hockey Canada aurait même tenté de cacher l’histoire, ce qui a travaillé à alimenter la controverse.
Au départ, les évènements auraient concerné huit joueurs de l’équipe, mais cette semaine, nous apprenions que ce sont cinq joueurs de cette édition – dont leur identité est toujours inconnue du public – qui ont été forcés de se présenter à la police de London en Ontario pour recevoir les accusations formelles.
«Ça nous permet à tous de nous requestionner et de poser un constat en nous disant: est-ce qu’on peut cesser d’idéaliser nos athlètes, surtout quand ils atteignent certains niveaux?» demande Sylvain Croteau, directeur général de Sport’Aide.
En entrevue sur les ondes de LCN, M. Croteau soulève que ce climat toxique concerne non seulement le monde du sport, mais aussi la culture du vedettariat.
«On a tendance à accepter des comportements, à tourner le regard, à accepter des choses avec le résultat qu’à partir du moment qu’on tourne la tête, les "agresseurs" se sentent légitimés de toujours repousser les limites», constate-t-il.
Évidemment, les faits concernant l’ÉCJ 2018 sont un «cas extrême», soutient l’invité, mais cet évènement peut permettre à tout le moins «une prise de conscience» qui pourrait changer les mentalités.
«Tant que nous ne cesserons pas d’idéaliser nos sportifs de haut niveau et les personnalités publiques, ce genre de situation va se reproduire», croit M. Croteau.
Le directeur de Sport’Aide informe que les initiatives de son organisme visent à sensibiliser et à éduquer «les jeunes garçons particulièrement, à prendre conscience de leurs comportements autant dans le sport qu’à l’extérieur».
«Si on passe outre, ça fait des victimes», affirme M. Croteau.
***Voyez l’entrevue intégrale de Sylvain Croteau dans la vidéo ci-dessus***