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L'article provient de Le Journal de Québec

Tramway: Villeneuve réclame un tunnel plus long au centre-ville

Le chef de Québec d’abord, Claude Villeneuve
Le chef de Québec d’abord, Claude Villeneuve Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Jean-Luc Lavallée

Jean-Luc Lavallée

2022-03-23T21:10:01Z
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Le chef de Québec d’abord, Claude Villeneuve, demande au gouvernement Legault d’allonger des fonds supplémentaires pour creuser un tunnel plus long au centre-ville pour le tramway, ce qui permettrait selon lui de dénouer l’impasse actuelle.

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Actuellement, le projet de tramway prévoit un tunnel «court», lequel permettra de relier la Haute-Ville de Québec et la Basse-Ville entre l’avenue Turnbull près du Grand Théâtre et les Jardins Jean-Paul-L’Allier dans le quartier Saint-Roch. Ce faisant, le tramway passera sous terre dans le secteur de la colline Parlementaire.  

L’option d’un tunnel plus long de 650 mètres jusqu’à l’avenue des Érables dans le quartier Montcalm avait le mérite d’éviter la coupe de nombreux arbres matures sur René-Lévesque et d’amoindrir les effets sur la circulation automobile. Elle a toutefois été rejetée en avril 2021, faute d’argent, en raison de l’explosion des coûts du projet qui avoisine désormais les 4 milliards $. 

Une «camisole» budgétaire

La Ville de Québec avait dû faire des choix en raison de la «camisole budgétaire» imposée par le gouvernement du Québec, rappelle le chef de l’opposition à l’hôtel de ville de Québec.  

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«C’est le choix du gouvernement actuel. C’est lui qui a voulu que ça se passe comme ça [et] qui exige qu’on préserve les arbres – avec raison parce que c’est important – puis c’est lui qui nous dit qu’il ne faut pas qu’il y ait d’impacts sur la circulation», a exposé M. Villeneuve lors d’un point de presse à l’hôtel de ville mercredi.  

«Si le gouvernement est cohérent et pense vraiment ce qu’il dit, la seule façon logique d’atteindre tous les objectifs qu’il poursuit, c’est d’accorder la rallonge budgétaire qu’il faut pour faire le tunnel long», a-t-il fait valoir.  

Le maire Bruno Marchand n’a pas fermé la porte à un tel scénario, mais il s’interroge sur les impacts d’un tel changement qui pourrait entraîner de nouveaux retards de conception. «M. Legault nous avait dit en décembre que l’argent pouvait être disponible si on avait un projet intéressant [...] Est-ce que c’est possible? Peut-être, mais il faudra voir les effets sur les coûts et sur les délais.» 

«Pas beaucoup plus cher»

Il n’a pas été possible d’obtenir une estimation des coûts associés à cette demande spécifique, mais selon Claude Villeneuve, «ça ne reviendrait pas beaucoup plus cher que l’année de délai que risque de nous coûter le “niaisage” du gouvernement», a-t-il tonné.  

La demande pour un tunnel long ne doit toutefois pas être perçue comme un désaveu envers le concept de rue partagée que la Ville souhaite implanter sur René-Lévesque dans le secteur Cartier, ce qui aura pour effet de ralentir la circulation et de détourner une bonne partie du trafic sur la Grande Allée. 

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«Le projet de voies partagées, c’est celui qui a le moins d’impacts sur les activités normales autour, la vie commerciale, les résidents, les cyclistes et les piétons. C’est un bon scénario, mais si on veut en plus que ça ne nuise pas à la circulation automobile, ça prend un tunnel qui va plus loin», a insisté M. Villeneuve, saluant par ailleurs le ton ferme adopté par le maire Bruno Marchand à l’égard du gouvernement Legault.

Smith appuie Marchand

La conseillère de Transition Québec, Jackie Smith, s’est également rangée derrière le maire Bruno Marchand qui a levé le ton envers le gouvernement en refusant qu’on lui impose de nouvelles conditions pour la réalisation du projet.  

«Ça prend quelqu’un pour se battre pour le projet de tramway et on est complètement d’accord avec le fait que la CAQ n’arrête pas de lui mettre des bâtons dans les roues. Il faut aller de l’avant et je suis vraiment fière du discours du maire.» 

Québec 21 condamne la sortie du maire

Fervent opposant au projet de tramway, le chef de Québec 21, Éric Ralph Mercier, a quant à lui condamné la sortie «intempestive» du maire, qui ne fera pas augmenter, selon lui, l’adhésion au projet dans la population.  

«À l’exception de vouloir faire un coup d’éclat de communication, il n’y avait aucune utilité à s’engager dans une joute verbale contre le gouvernement, qui est le plus grand bailleur de fonds du projet», a-t-il déclaré, s’étonnant de l’attitude «vindicative» du maire, qui tranche avec son «flegme» et sa «bonhomie» habituelle.  

Son collègue, Jean-François Gosselin, déplore par ailleurs que la Ville entame des consultations, contre vents et marées, au sujet d'une autre possible rue partagée dans le secteur Saint-Charles-Garnier. «C’est pratiquement un geste qui vise à défier le gouvernement du Québec et à rajouter de l’huile sur le feu», analyse-t-il.  

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