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L'article provient de 24 heures

Victime de la clause F, son loyer augmente de 360$ par mois

Léa Martin
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Léa Martin

2025-03-17T12:24:52Z
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Sophie Toujas a dû partir à la recherche d’un nouvel appartement pour elle et ses trois enfants après avoir reçu un avis d’augmentation de loyer de 360$ par mois. Bien que légale, une telle hausse est dénoncée par un organisme de défense des locataires.

Après une séparation, la mère de famille a emménagé l’an dernier dans un 5 1⁄2 neuf du quartier Limoilou, à Québec. Même si elle s’attendait à une bonne augmentation de loyer cette année, jamais elle ne s’était imaginée en recevoir une aussi importante.

«Mon loyer avant la hausse était à 1635$ et déjà, je trouvais ça tough. Avec l'augmentation de 360$, ça fait un loyer à 1995$ par mois», raconte-t-elle à 24 heures.

«Quand j’ai vu une augmentation de 360$ par mois, mon cœur pompait à toute allure», ajoute la femme de 46 ans.

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Après avoir consulté des organismes et d’autres locataires, elle s’est vite faite à l’idée: la hausse est légale et elle ne peut pas vraiment la contester.

Comme il s’agit d’un bâtiment construit il y a moins de cinq ans, la clause F permet en effet au propriétaire d’augmenter le loyer des locataires du montant qu’il le souhaite.

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Il ne lui restait donc qu’une solution: quitter son logement. Non seulement elle n’a pas les moyens de se payer un appartement à près de 2000$ par mois, mais elle refuse de donner son argent à de tels «crosseurs», dit-elle.

Des recherches difficiles

Avec son bon salaire, l’enseignante ne croyait pas avoir autant de mal à trouver un appartement dans son budget.

Après plusieurs échanges et des visites infructueuses avec des propriétaires, elle a fini par trouver un appartement proche de l’école de son plus jeune fils.

Il y avait toutefois un hic (et tout un): les anciens locataires, qui ont des démêlés avec la police, vendaient probablement de la drogue. Elle a quand même décidé de prendre le logement, à condition que les serrures soient changées. Avec trois enfants, il n’y a pas de chances à prendre, dit-elle.

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Elle aura aussi droit à sept gallons de peinture pour repeindre le logement qui empeste la cigarette.

Autre point négatif: elle devra payer deux loyers pendant trois mois. Au bout de l’année, ça lui coûtera quand même moins cher que si elle était restée dans son logement actuel.

Pas un cas exceptionnel

Le cas de Sophie Toujas n’a rien d’exceptionnel, déplore le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

«Malheureusement, ce type de cas là, on en voit plusieurs, tous les ans. Sur la Rive-Sud de Montréal, on a eu des cas jusqu’à 750$ d’augmentation», indique la coordonnatrice de l’organisme, Catherine Lussier.

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«Cette clause-là, que ce soit nous, que ce soit le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), on demande qu’elle n'existe plus. Ça cause un préjudice important pour les locataires», ajoute-t-elle.

«Souvent au moment de la location de ces nouveaux logements-là, les propriétaires vont faire des bons deals, si on peut dire. Ils vont baisser le loyer pour augmenter drastiquement l’année suivante», conclut-elle.

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