Versement de 500$: un mince impact dans la vie de plusieurs familles
L’aide gouvernementale n’impressionne pas les parents interrogés

Jean-François Racine et Julien McEvoy
Même si les familles ne rechigneront pas devant un chèque de 500 $ par personne, la plupart d’entre elles ne sont pas dupes sur la provenance de cet argent et son impact réel face aux prix qui grimpent en flèche.
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« Un versement de 1000 $ pour notre famille est clairement bienvenu. Pour jongler avec l’augmentation des prix pour l’épicerie, l’essence et les vêtements, on doit couper à des endroits, car nos salaires ne suivent pas cette hausse du coût de la vie. Mais le gouvernement le prend à même nos impôts. C’est comme une roue », explique Patricia Paradis, mère de six garçons à Saint-Ferdinand, dans le Centre-du-Québec.
Pour Tania Dubreuil, une surveillante en milieu scolaire de la région de Granby, le montant frôle toutefois le ridicule.
« À 10 $ par semaine, avec les hausses qu’on connaît, ça sert à quoi ? » se demande la mère d’une fillette de 7 ans et d’un garçon de 27 ans.
Avec son conjoint, qui est programmeur analyste, ils dépensent justement 500 $ toutes les deux semaines à l’épicerie malgré le fait qu’elle court les rabais.

« Ça ne va rien changer »
« On s’attend toujours à mieux, par exemple qu’ils obligent les chaînes d’épicerie à baisser les prix », dit la femme de 45 ans. « Ça ne va absolument rien changer dans nos vies », assène-t-elle.
D’autres familles font également un calcul rapide. « On va le prendre. Ça va payer environ 10 pleins d’essence ! » ironise David Gosselin, père de trois garçons.
« Ça ressemble plus à un pansement qu’autre chose. Pas certain que ça règle à long terme les problèmes de fond sur la qualité de vie de gens dans le besoin », ajoute Geoffroy Dussault, de Québec, qui estime que le fossé est énorme entre un salaire annuel de 30 000 $ et un autre de 100 000 $.
« Les gens ne vivent pas tous les mêmes conséquences. C’est coûteux comme façon de nous redonner notre argent », ajoute François Bernatchez.
Un mois de garderie
« Face à la hausse des prix, ça ne change pas grand-chose dans le compte bancaire et pour mon mode de vie. C’est une nouvelle qui me laisse indifférente », affirme Casey Cardinal, une jeune maman de 25 ans qui tente de démarrer sa propre entreprise en santé et beauté.
Émilie Tremblay, agente administrative dans un hôpital, et son conjoint, spécialiste en toiture, vont eux aussi recevoir 1000 $.
« À moins de 20 $ par semaine, ça va nous permettre d’acheter à peu près trois pains de plus à l’épicerie, Une goutte d’eau », lance sur un ton sarcastique la mère de trois enfants de Gatineau.