Véronique Claveau et Bryan Audet: un nouveau mandat par amour pour leurs enfants
On s’informe sur la programmation de la 28e édition du FIFEM qui propose des films jeunesse en provenance de 15 pays au fifem.com
Michèle Lemieux
Parents de deux jeunes enfants de 5 et 7 ans, Véronique Claveau et Bryan Audet ont à cœur de leur faire découvrir la richesse de la culture d’ici, tout en éveillant leur curiosité sur le monde. Ils tiennent aussi à leur transmettre leur amour pour les arts. En tant que porte-paroles du Festival international du film pour enfants de Montréal (FIFEM), ils saisissent l’opportunité de leur offrir un véritable voyage, sans même quitter leur fauteuil.
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Véronique et Bryan, qu’est-ce qui vous occupe, l’un et l’autre?
Véronique: J’ai participé à la comédie musicale Titanique dans laquelle j'interprétais Céline. Ç’a été une aventure extraordinaire qui a commencé il y a plus de six mois. On a fait une centaine de représentations en peu de temps, à raison de huit par semaine, à Montréal et à Toronto. Ce spectacle en anglais était complètement délirant, délinquant, touchant, drôle et éclaté.
Bryan: De mon côté, je viens de terminer La famille Addams. Ça m’a permis de rencontrer Luc Guérin, avec qui j'ai développé une belle complicité. Il vient de me choisir pour être du prochain show d’Entourage intitulé Peter Pan. Nous commencerons dès l'automne prochain. C’est un très beau projet. Nous préparons aussi Zénith en tournée, qui va s'étirer du printemps au milieu de l'été. Toutes les semaines, je suis aussi chroniqueur à C’est juste de la TV, où je critique la télévision québécoise avec beaucoup de bonheur parce que j’adore regarder la TV de chez nous.

Vous avez aussi accepté d’être les porte-paroles du 28e Festival international du film pour enfants de Montréal (FIFEM), un mandat qui vous plaît particulièrement, je présume...
Véronique: Oui, car nous avons deux jeunes enfants de 5 et 7 ans. Les films d'animation font partie de notre vie à la maison et au cinéma. Ce festival nous permet de voir des films très différents de ce qu’on nous propose habituellement. Nous trouvons intéressant d’avoir l’occasion d’ouvrir les horizons de nos enfants sur d'autres cultures et d'autres façons de traiter l'animation.
Bryan: Ce festival offre vraiment une fenêtre sur l'international. Cette année, il y a un focus sur la République tchèque et la Corée, mais il y a aussi des films qui viennent de l'Allemagne, du Japon, etc. On nous propose tout cela durant la semaine de relâche au Cinéma Beaubien.
Véronique: Il y a des courts et des longs métrages, et pour tous les âges, de 3 ans à 12 ans. C’est aussi bien pour les enfants que pour les grands. Nous avons déjà choisi quelques films que nous voulons voir.
Bryan: Les thèmes des films pour enfants demeurent universels et ils provoquent de belles discussions. Par exemple, grâce à Couleur de peau miel, qui raconte l’histoire d’un Coréen adopté en Europe, j’ai parlé d'adoption avec mes enfants.
Est-ce important pour vous d'initier les enfants à la culture?
Véronique: Oui, surtout qu’à leur âge, ce sont des éponges. Ils sont curieux. C'est tout un mandat d'être parents! Nos enfants viennent de commencer l'école. Notre garçon est en deuxième année. Et notre fille, à la maternelle. Elle a soif d'apprendre parce qu’elle voit son frère faire ses devoirs.
Bryan: Ils ont envie de découvrir plein de choses. Nous essayons de nous intéresser à ce qu'ils aiment, mais aussi d’élargir leurs horizons. C’est souvent en regardant ce qui se fait ailleurs qu’on réalise qu'on peut être fiers de ce qui se fait chez nous.
Le fait d’avoir deux parents artistes les enrichit déjà au niveau de l’art...
Véronique: Je suis ouverte à différentes formes d’art, mais en même temps, je ne m'y connais pas en peinture ou en littérature. Je suis plus à l’aise avec tout ce qui touche aux arts de la scène. Mais ce qui est intéressant, c'est qu’à l'âge qu'ils ont, ils nous accompagnent de plus en plus souvent. Ils viennent en coulisses où ils voient les costumes et le maquillage, et où ils réalisent sont témoins de l’espèce de folie qui y règne et du côté éclaté du spectacle. Ils sont vraiment en contact avec notre métier. Quand ils sont dans les coulisses, ils ne voient pas juste papa et maman, mais tout ce qu’il y a autour de notre métier.
Bryan: Léon, notre fils, est venu voir à plusieurs reprises La famille Addams et je pense qu'il était beaucoup plus intéressé par la console que n’importe quoi d’autre! (rires) Je lui demandais toujours s’il voulait que je lui réserve une place en coulisses, mais il préférait s’installer à la console. Mon ami David, à l'éclairage, venait chercher Léon 10 minutes avant le spectacle. Quand j'étais sur scène, je regardais vers la console et je voyais Léon, assis en train de regarder ce qui se passait à la console. La créativité, c’est l’univers de tous les possibles. Je veux que nos enfants aient accès à cela dans leur éducation. Être créatif ouvre toutes les opportunités, toutes les possibilités.

Et après tout, toutes les passions artistiques aident à traverser la vie!
Bryan: Oui et nous sommes gâtés parce que notre métier, c'est notre passion. Je croise parfois des gens qui me disent qu’ils ont tout mis en œuvre pour prendre leur retraite à 50 ans. Après, ajoutent-ils, ils vivront leur passion. Nous, nous avons la chance de la vivre maintenant. Nous sommes chanceux de pouvoir donner cet exemple à nos enfants.
Véronique: Nous venons de traverser une grosse période de travail et, par la force des choses, de logistique familiale. J'ai eu droit à une question singulière de la part de ma fille. Elle m’a demandé: «Maman, si tu avais le choix entre rester toujours à la maison avec nous ou être toujours en spectacle dans une autre ville, qu'est-ce que tu choisirais?» Je lui ai expliqué que si j'étais toujours, toujours, toujours à la maison, je finirais par être malheureuse. Mais que si j'étais toujours, toujours en spectacle, je serais malheureuse aussi. Il me faut un équilibre entre les deux. Ma fille a cinq ans. Alors, je lui ai dit: «Tu sais que maman est heureuse quand elle fait des spectacles et cela fait en sorte que tu as une maman qui est heureuse. Lorsque je suis en spectacle, vous me manquez. Mais sache que je suis heureuse parce que je fais ce que j'aime.»
Bryan: Ce qu'elle avait besoin de savoir, c’était si sa maman s'ennuyait d’elle. Parce qu’elle, elle s'ennuie de maman... Durant l’absence de Véronique, elle s’est beaucoup ennuyée. J’ai expliqué à Agathe qu’elle est chanceuse, car il y a beaucoup de parents qui doivent quitter la maison le soir parce qu'ils travaillent de nuit et que, en plus, ils ne font pas ce qu'ils aiment! Nous, nous faisons quelque chose que nous aimons et qui nous rend heureux.
Avez-vous le sentiment que vos enfants ont un certain intérêt pour les arts?
Véronique: Parfois, des gens nous demandent si nos enfants chantent. Oui, ils chantent, mais comme la plupart des enfants. Je ne suis donc pas prête à dire qu’ils veulent faire notre métier pour autant. Ils dessinent comme tous les enfants dessinent. Actuellement, nous les initions surtout aux arts de la scène.
Bryan: La bonne nouvelle, c’est que nos enfants chantent juste! (rires) Parce qu’ils chantent beaucoup. S’ils ne chantaient pas juste, je trouverais ça irritant... (rires) Notre fille a compris que la douche, c’est une belle place pour chanter, et elle se donne! C'est très drôle.