Tourisme sexuel durant le Grand Prix du Canada: des craintes de voir la variole du singe se propager


Francis Pilon
Des experts appellent les personnes qui comptent pratiquer le tourisme sexuel durant le week-end du Grand Prix à Montréal à la prudence, alors que les cas de variole du singe demeurent en hausse au Québec.
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«Oui, ça m’inquiète. On sait que la variole du singe se transmet par des contacts de peau à peau et non seulement lors d’un rapport sexuel. Donc même un condom, qui protège normalement contre la plupart des maladies transmissibles, ça n’aide pas vraiment contre ce virus», explique le Dr Michael Libman.
Ce professeur au département de médecine de l’Université McGill, spécialisé dans les maladies infectieuses, indique que les dangers se trouvent surtout avec les gens qui seront à Montréal pour le tourisme sexuel durant la fin de semaine de courses automobiles.
Ces voyageurs se promènent notamment dans le but d’avoir des relations sexuelles, rémunérées ou non, avec plusieurs partenaires. Ils profitent notamment des festivités dans une ville pour assouvir leurs besoins.
- Écoutez l'entrevue de Richard Martineau avec Benoît Barbeau, professeur au Département des sciences biologiques de l'UQAM, sur QUB radio :
Hausse des cas
«Prenons quelqu’un d’infecté qui a beaucoup de contacts anonymes, comme une travailleuse du sexe par exemple, il peut y avoir de grands risques que l’éclosion se propage. Surtout qu’il serait difficile ensuite de repérer les cas contacts, notamment avec les touristes internationaux», soutient le Dr Libman.
Le spécialiste précise toutefois que travailleurs et travailleuses du sexe ne sont pas nécessairement les plus à risque pour le moment.
Il rappelle que la plupart des cas infectés se trouvent à Montréal et concernent des hommes ayant eu des relations homosexuelles.
«Mais c’est seulement un hasard que la variole simienne reste dans cette communauté pour l’instant. Ça pourrait très bien infecter des couples hétérosexuels aussi. Il suffit d’un cas pour que ça se répande», prévient le professeur de McGill.
Pas de panique
Benoit Barbeau, professeur au département de sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et spécialiste en virologie, affirme qu’il est possible qu’on assiste à une légère hausse de cas après ce week-end.
«Plus les gens sont en contact entre eux, plus le virus a l’occasion de se propager. La F1 est un événement parmi tous ceux qu’on va avoir cet été. On risque d’assister à une petite hausse, mais ça ne sera pas un point névralgique quant à moi», soutient M. Barbeau.
Le virologue ajoute qu’il sera difficile de déterminer par la suite si les infections sont liées au Grand Prix ou à d’autres événements comme les Francofolies, par exemple, à Montréal.
«À ce stade-ci, les gens sont au courant de la maladie. On a commencé à vacciner les communautés à risque aussi. Je pense que les personnes doivent rester prudentes et surveiller leurs symptômes», insiste M. Barbeau.
Le Québec compte au moins 98 cas de variole simienne confirmés jusqu’à maintenant.
La Santé publique de Montréal et le Ministère de la Santé et des Services sociaux n’ont pas répondu à nos questions sur le sujet.
VARIOLE DU SINGE
Symptômes à surveiller
- Lésions cutanées au niveau de la bouche
- Lésions au niveau des organes génitaux
- Fièvre
- Sueurs nocturnes
- Maux de tête
- Douleurs musculaires
Temps d’incubation deux à trois jours
- La maladie est généralement bénigne chez la forte majorité des personnes infectées.
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