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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Grand Prix du Canada: les anges gardiens du circuit Gilles-Villeneuve sont prêts

L’équipe soignante du Sacré-Cœur se prépare à intervenir cette fin de semaine, pendant le Grand Prix

L'équipe médicale au travail lors de l'accident de Robert Kubica au Grand Prix du Canada à Montréal.
L'équipe médicale au travail lors de l'accident de Robert Kubica au Grand Prix du Canada à Montréal. Photo REUTERS
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Photo portrait de Nora T. Lamontagne

Nora T. Lamontagne

2022-06-13T04:00:00Z
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Les soignants bénévoles québécois qui assureront la sécurité des pilotes lors du Grand Prix de Montréal sont fin prêts à sauver des vies, après deux ans de pause forcée par la pandémie.

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«Ça fait plus de trente ans, alors on est rodés. S’il arrive quelque chose, les pilotes savent qu’ils ont la meilleure équipe pour les soigner», dit le Dr Ronald Denis, la moitié du tandem responsable de la couverture médicale du circuit Gilles-Villeneuve.

Avec son collègue le docteur Jacques Bouchard, le Dr Denis scrutera le déroulement de la course sur 32 écrans depuis la tour de contrôle – «les meilleurs sièges!» glisse le grand fan de Formule 1.

En tout, 50 médecins, 23 inhalothérapeutes, 10 infirmières et un technologiste médical de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal – tous bénévoles – les accompagneront sur le terrain pendant la compétition.

Pour eux, comme pour les pilotes automobiles, le départ mouvementé des courses est sans contredit le moment le plus stressant de la fin de semaine.

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1982 : Carcasse du bolide brûlé de Riccardo Paletti, qui est mort en piste
1982 : Carcasse du bolide brûlé de Riccardo Paletti, qui est mort en piste Photo d'archives

«C’est là qu’il peut arriver une catastrophe. Et on sait que tous les regards seront sur nous s’il y a un accident», poursuit le Dr Denis, aussi directeur du Centre de traumatologie du Sacré-Cœur.

Une machine bien huilée

Si le pire survenait, c’est le Dr Ian Roberts qui interviendrait le premier, un visage connu des pilotes du circuit, puisqu’il est le coordonnateur médical de la F1 sur les 22 épreuves de la saison.

Puis, tout s’enchaînerait. Un médecin anesthésiste et un inhalothérapeute à bord d’une voiture de sauvetage débarqueraient pour secourir le blessé, suivi du Dr Denis et d’autres soignants.

Sans attendre, le pilote serait déplacé jusqu’à l’hôpital de piste, puis héliporté en sept minutes jusqu’à l’urgence de l’Hôpital du Sacré-Cœur au besoin.

1997 : Le pilote Olivier Panis héliporté d’urgence hors du circuit
1997 : Le pilote Olivier Panis héliporté d’urgence hors du circuit Photo d'archives

Plusieurs accidents

Au fil des Grands Prix, Ronald Denis a assisté à des accidents spectaculaires, dont le violent crash à 230 km/h du Polonais Robert Kubica en 2007, qui a fait craindre pour sa vie.

«Mais tout ce qu’il a eu, c’est une fracture à la cheville ! On a passé pour des héros à travers le monde, mais on n’a rien fait», raconte à la blague le traumatologue. 

2007 : Plus de peur que de mal pour Robert Kubica, qui a vécu un spectaculaire accident, mais qui ne s’est fracturé qu’une cheville
2007 : Plus de peur que de mal pour Robert Kubica, qui a vécu un spectaculaire accident, mais qui ne s’est fracturé qu’une cheville Photo REUTERS

Or, l’événement le plus tragique, pour lui, reste l’accident mortel d’un commissaire de piste bénévole en 2013.

L’homme de 38 ans a été écrasé par un chariot télescopique qui transportait un bolide, en tentant de récupérer sa radio tombée au sol.

2013 : Un commissaire de piste est mort sous les roues d’un chariot télescopique
2013 : Un commissaire de piste est mort sous les roues d’un chariot télescopique Photo courtoisie Yoan Leviel

«La course était terminée en plus... J’en parle, et j’ai encore des frissons», se désole le co-médecin en chef du Grand Prix du Canada.

Malgré le contexte exceptionnel entourant la F1, son travail ne diffère guère du quotidien d’un traumatologue confronté à des accidents de la route, ajoute-t-il.

«C’est sûr que les conducteurs vont un peu plus vite, mais ils sont beaucoup mieux protégés. Au final, on ne fait que déplacer notre travail [sur la piste de course]», affirme le Dr Denis, intronisé au Temple de la renommée du sport automobile canadien en 2017 pour son implication médicale.

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