Vapotage et bonbons: une nouvelle tendance qui dérange
TVA Nouvelles
La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac (CQCT) dénonce les boutiques de vapotage qui offrent également des friandises exotiques pour attirer les jeunes consommateurs.
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Il s'agit d'une tendance « préoccupante » selon la CQCT. En remplaçant leurs étalages de produits de vapotage par des étalages de bonbons et de boissons sucrées, ces commerces deviennent des points de vente ordinaires, au même titre que des dépanneurs.
Les commerçants troquent donc leur privilège d’étaler leurs cigarettes électroniques à la vue de leurs clients pour celui d’accueillir des mineurs dans leur boutique.
Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Christian Dubé, la CQCT dénonce qu’au moins deux chaînes de boutiques de vapotage de la région de Montréal et d’autres de la région de Québec peuvent ainsi accepter la présence de mineurs, alors qu’elles continuent de s’afficher à l’extérieur comme des commerces de vapotage. Les produits de vapotage, même s’ils ne sont plus visibles, se retrouvent donc associés à des bonbons, à une panoplie de saveurs et de couleurs et à une ambiance accueillante pour les jeunes.
« On est dans un contexte de gâteries, de plaisir [...] on vient baigner les produits de vapotage dans une ambiance de fête, de plaisir, dans un buffet de saveurs... », a déploré la porte-parole de la coalition, Flory Doucas.
Ces transformations auraient débuté en 2021, après le jugement de la Cour d’appel du Québec, qui a rejeté la contestation de l’industrie du vapotage de plusieurs mesures de la loi québécoise, dont la vente d’autres produits pour les commerces voulant étaler leurs cigarettes électroniques et la vue des produits de vapotage de l’extérieur des commerces.
Pour la CTCQ, il s’agit d’une manière pour l’industrie d’aller chercher une clientèle plus jeune.
« Ces dernières années on a vu une hausse marquée, en fait fulgurante, du vapotage chez les jeunes. On est en face du constat où l’industrie se dit pour survivre, il faut aller chercher les consommateurs et ceux qui s’intéressent à nos produits ce sont des jeunes. »
Le propriétaire des Shak à Snack, à Québec, des boutiques de friandises et boissons exotiques où l’on peut aussi retrouver des produits de vapotage, assure qu’il respecte la loi.
« Le règlement c’est assez simple: on carte tout le monde et on demande deux pièces d’identité. C’est vraiment à part du magasin. Il n’y a vraiment aucune publicité dehors qui dit ‘venez acheter de la vape avec vos bonbons’ », a indiqué Jonathan Pérusse.
Selon lui, sa boutique n’incite pas plus à la consommation de produits de vapotage qu’ailleurs. Il croit même que les cigarettes électroniques sont moins à la vue dans son commerce que dans un dépanneur.
La CQCT demande au gouvernement d'interdire les saveurs pour rendre les produits de vapotage moins attirants pour les jeunes.
« Le fait qu’on cherche à les jumeler à cet environnement d’adolescents, de jeunes, de plaisir, ça devrait être une raison de plus qui pousse, j’espère, le ministre Dubé à aller de l’avant avec l’interdiction des saveurs, qui est attendue depuis plus de deux ans au Québec », souligne Mme Doucas.
La limitation du taux de nicotine à 20 mg/ml pour les cigarettes électroniques non homologuées ainsi qu’un volume maximum pour les bouteilles et cartouches de liquides font aussi partie des mesures réclamées.
« On a 18% de nos élèves du secondaire qui vapotent. Une grande majorité de ces jeunes-là vapotent sur une base régulière, voire quotidienne. Ils sont devenus extrêmement dépendants face aux produits de vapotage. »
Pour la CQCT il est plus que temps d’agir.
- Avec les informations d'Éliane Pilote, TVA Nouvelles
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