La cigarette électronique a assurément la cote auprès des adolescents, qui vapotent même quatre fois plus que la population adulte québécoise.

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Il s’agit de l’une des conclusions de l’Enquête québécoise sur le tabac et les produits de vapotage, réalisée pour la première fois par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) auprès de Québécois âgés de 15 ans et plus en 2020.

Ce coup de sonde met notamment en lumière le fossé qui sépare les jeunes et les plus âgés concernant l’utilisation de la cigarette électronique.

On y apprend que 18 % des 15-17 ans vapotent, une proportion qui n’est que de 4 % lorsqu’on tient compte de toutes les tranches d’âge interrogées. 

La proportion de vapoteurs chez les 18-24 ans est aussi élevée, se situant à 15 %.

La pandémie ne semble d’ailleurs pas avoir freiné les ardeurs des jeunes vapoteurs. 

« Ça aurait pu contribuer à faire changer les tendances, mais ce qu’on voit, c’est que le vapotage semble s’être maintenu à des niveaux assez élevés, particulièrement chez les 15-24 ans », affirme l’auteur principal de l’étude, Benoit Lasnier.

La proportion de jeunes qui vapotent est comparable à d’autres données obtenues antérieurement, précise-t-il.

Les raisons varient selon l’âge

Les raisons de se tourner vers la cigarette électronique varient beaucoup selon les générations, ajoute-t-il. 

« Chez les jeunes, c’est surtout par curiosité ou pour faire comme les amis, alors que chez les adultes, ce sont beaucoup plus des fumeurs qui utilisent le produit dans une tentative de renoncement au tabac », explique M. Lasnier.

« C’est rare que les adultes non-fumeurs s’initient aux produits de vapotage », ajoute-t-il.

En 2020, la proportion d’adolescents qui utilisaient des produits de vapotage à forte concentration de nicotine (au-delà de 20 mg/ml) était par ailleurs très élevée, à 82 %.

Or, depuis 2021, la concentration maximale de nicotine autorisée dans ces produits est limitée à 20 mg/ml.

« Ce résultat nous démontre que la réglementation est intervenue vraiment à un moment opportun, parce que c’était un problème en émergence chez les jeunes », affirme M. Lasnier, qui rappelle que la consommation de produits à forte concentration de nicotine favorise le développement rapide de la dépendance.

Dépendance et risque pour la santé

Parmi les 15-24 ans, près de la moitié ne se considère d’ailleurs « pas du tout » comme étant dépendante au vapotage, une proportion qui diminue par la suite chez les 25 ans et plus. 

Les plus jeunes sont aussi moins nombreux à considérer que l’utilisation de la cigarette électronique avec nicotine présente un risque élevé pour la santé. 

Le vapotage selon l’âge 

• 15-17 ans : 18 %
• 18-24 ans : 15 %
• 25-34 ans : 5 %
• 35-64 ans : 2,4 %
• L’ensemble des 15-64 ans : 4 %

Source : Enquête québécoise sur le tabac et les produits de vapotage 2020, Institut national de santé publique du Québec