Usine de 32 M$: cette VP va perdre gros sans ses travailleurs étrangers
Elle prévoit ouvrir une autre usine à Granby, après celle de Saint-Jean-sur-Richelieu, mais elle craint désormais de ne pas avoir assez de bras

Francis Halin
Une haute dirigeante de Tremcar ne pourra pas rentabiliser son usine flambant neuve sans ses travailleurs étrangers temporaires (TET).
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«On construit une nouvelle usine de 32 M$, à Granby. Avoir su, on aurait pu investir ailleurs», soupire Mélanie Dufresne, vice-présidente stratège de marché chez Tremcar, qui fait partie d’un groupe exigeant réparation au fédéral, comme le rapporte aujourd’hui Le Journal.
À Saint-Jean-sur-Richelieu, en Montérégie, Tremcar est un employeur majeur. Chaque jour, des centaines de travailleurs font des remorques-citernes et des camions-citernes.
Le Journal s’est rendu plusieurs fois à cette usine pour raconter l’histoire de travailleurs qui en ont vu de toutes les couleurs chaque fois que les règles changeaient.
En octobre dernier, une haute dirigeante de l’entreprise affirmait déjà qu’elle devrait aller voir aux États-Unis ou au Mexique si elle ne parvient pas à avoir ses bras ici.
Depuis la fin septembre, Ottawa n’autorise plus de dépasser le seuil de 10% de TET et leur visa est d’un an maximum, plutôt que de deux ans comme avant.
Les employeurs doivent en outre augmenter le salaire médian de 5,49$ pour passer de 27,47$ à 32,96$ l’heure, depuis novembre, ce qui rime avec des hausses salées de 2$ à 10$ l’heure pour Tremcar.
Pas capable d’en trouver ici
Pourquoi le fabricant n’embauche-t-il pas de Québécois, alors?
«On a une école en usine depuis 2017. On paye nos Québécois 25$ l’heure pour apprendre le métier, mais on n’est pas capable de pourvoir nos cohortes», explique sa v.-p., Mélanie Dufresne.
«Ce n’est plus à la mode, le travail manuel», ajoute-t-elle.
Au-delà des postes occupés par les étrangers, l’impact se fera ressentir sur les emplois ici, prévient-elle.
«Ça veut dire moins d’ingénieurs, moins d’ajointes administratives. Ça veut dire des pertes d’emplois», conclut-elle.
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