US Open | Denis Shapovalov a brillé devant le meilleur joueur au monde, mais ce ne fut pas assez


Jessica Lapinski
FLUSHING, New York | Pendant une manche et demie, au premier set puis au troisième, Denis Shapovalov a marché sur les eaux devant le numéro 1 mondial, samedi au US Open.
En fait, par moment, un spectateur qui serait arrivé en retard sur le Arthur-Ashe aurait pu se demander qui, entre le grand gaillard en bleu et celui en rouge, était l’actuel roi du tennis.
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Mais c’était celui en rouge, pas celui en bleu. Et après avoir paru pendant un moment aussi endormi par moment que les amateurs assis dans les gradins de l’immense stade aux 23 000 sièges, Sinner a ouvert la machine.
À compter de cet instant, «Shapo» n’a rien pu faire d’autre que de regarder la parade italienne passer. Le champion en titre l’a finalement emporté 5-7, 6-4, 6-3 et 6-3 dans ce match de troisième tour ponctué d’échanges de haut niveau.

Embêté par son coup droit
Car à défaut de quitter New York avec une victoire aux dépens du monarque, Shapovalov pourra faire ses valises la tête haute.
«C'est mon but, de démontrer ce niveau de jeu de façon plus constante, s'est réjoui un "Shapo" déçu mais loin d'être abattu, en conférence de presse. Vous savez, je sais que je suis capable de jouer ce type, ce niveau de tennis.»
«Alors d'une certaine façon, je suis heureux. Bien sûr, je suis triste d'avoir perdu. Mais c'est un pas dans la bonne direction pour moi», a-t-il poursuivi.

Bien sûr qu’il voulait la victoire, l’Ontarien de 26 ans. Dès l’entame du match, il semblait en mission. À ce moment, il affichait un calme qui semblait à toute épreuve.
Sauf qu’en Grand Chelem, ne bat pas Sinner qui veut, depuis un an. En fait, personne qui ne s’appelle pas Carlos Alcaraz n’est parvenu à battre Sinner dans un tournoi majeur depuis Wimbledon, en 2024.
Difficile, même, d'embêter l'Italien en Grand Chelem. Il y a bien eu Grigor Dimitrov, en ronde des 16, à Wimbledon, mais le pauvre Bulgare a dû abdiquer sur blessure alors qu’il menait deux manches à zéro...
Et avant ce match, le joueur de 24 ans n’avait perdu que 11 jeux dans le tournoi, en deux sorties. À lui seul, le Canadien lui en aura enlevé 17.

Le tout grâce à son solide coup droit de gaucher qui a souvent semblé impossible à toucher pour l’Italien, tôt dans le match. Même s’il a été brisé quand il servait une première fois pour la manche initiale, Shapovalov a de nouveau réussi à prendre le service de Sinner, à 6-5.
Il était devant un set à zéro, pendant que l’Italien, lui, peinait à garder la balle en jeu.
Trop d'occasions offertes
Sinner s’est bien ressaisi en deuxième, mais un «Shapo» fort confiant n’a pas abandonné. Il a pris une avance de 3-0 dans la troisième manche.
Puis... le numéro 1 mondial est redevenu le numéro 1 mondial. Il a commencé à cumuler les balles de bris à son avantage.

Et quand l’Italien aux quatre titres majeurs s’est offert son premier bris au troisième set, Shapovalov n’a plus rien su faire pour l’arrêter.
La 27e tête de série a perdu six jeux de suite. Le calme affiché jusque-là a légèrement fait place à du découragement. «Good job!» a lancé Shapovalov à son clan, ironiquement, après avoir été brisé pour une deuxième fois dans la troisième manche.
La quatrième a été tout à l’avantage d’un Sinner qui, tout de même, a rarement paru autant dérangé en Grand Chelem récemment que par les attaques répétées du Canadien.