Une trafiquante qui vendait du GHB de piètre qualité plaide coupable
Tout porte à croire qu’un de ses clients serait décédé d’une surdose


Nicolas Saillant
Une vendeuse de GHB de la Côte-de-Beaupré, qui écoulait de la «drogue du viol» de mauvaise qualité, selon des consommateurs, au point de causer une possible surdose mortelle, a plaidé coupable à des accusations de trafic de stupéfiants lundi.
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Au cours de l’année 2020, un problème de surdose au GHB découlant de vente de drogue de mauvaise qualité avait été signalé sur la Côte-de-Beaupré.
Situation qui aurait même mené à la mort d’un consommateur, décédé d’une surdose de la «drogue du viol», qui peut aussi être ingurgitée volontairement par certains habitués.
La dénonciation de deux clients à la Sûreté du Québec de la Côte-de-Beaupré, prêts à révéler l’identité de leur vendeuse qui leur refilait du «jus» de mauvaise qualité, avait incité les enquêteurs à faire enquête.
Une femme de 38 ans, Lethicia Marier, désignée par les deux consommateurs comme étant la principale vendeuse de GHB dans le secteur de Beaupré, avait ainsi été ciblée et l’enquête a permis de confirmer les informations fournies.
Perquisition
Compte tenu de l’urgence liée à la surconsommation de GHB, les enquêteurs sont rapidement intervenus.
Ainsi, le 14 avril 2021, les policiers de la SQ ont mené une perquisition chez Lethicia Marier.
Sur place, ils ont saisi un peu plus d’un litre de GHB ainsi que des pilules de méthamphétamine et d’oxycodone.
Bien que la quantité de «drogue du viol» ait été peu importante lors de la saisie, la preuve a révélé que Marier pouvait vendre jusqu’à deux litres de GHB aux clients qui le souhaitaient.
Le cellulaire confisqué lors de la perquisition et l’enquête ont permis aux policiers d’avoir de fortes raisons de croire que la drogue consommée par la personne décédée d’une surdose au GHB provenait de Lethicia Marier, a indiqué le procureur de la Couronne, Christian Gauthier, en salle d’audience, au palais de justice de Québec.
Il était toutefois difficile pour les policiers de faire une preuve en ce sens et ceux-ci ont préféré agir avec rapidité dans ce dossier, compte tenu de la problématique observée, pour s’assurer de sortir cette drogue du marché.
L’accusée, qui a plusieurs antécédents, n’a donc pas fait l’objet d’une accusation en lien avec le décès par surdose.
Elle a plaidé coupable à des accusations de trafic de stupéfiants et de bris de probation étant donné qu’il s’agissait d’une récidive.
Lethicia Marier reviendra en cour dans quelques semaines pour connaître sa sentence. Elle est libre pendant les procédures.
Hausse des intoxications
Entre 2018 et 2020, le CHU de Québec avait constaté une croissance dans le nombre d’admissions pour intoxications au GHB, qu’elles soient volontaires ou non.
Elles étaient passées de 177 à 310 et pourraient bien reprendre après l’accalmie pandémique.
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