Coupe du monde au Qatar: une réussite sportive

Dave Lévesque
DOHA, Qatar | Est-ce qu’on a eu un beau tournoi, oui ou non ? La finale France-Argentine, ç’a été du bonbon avec cette conclusion incroyable. Et les petites gâteries ont été nombreuses avant ce délice.
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On peut dire que le bilan sportif de cette Coupe du monde est positif à plusieurs égards.
Déjà, il y avait des équipes des cinq continents en huitièmes de finale, ce qui est ce qu’on souhaite dans une compétition mondiale.
Tout au long du parcours, on a eu de belles surprises et résultats étonnants comme cette victoire inattendue de l’Arabie saoudite contre l’Argentine, ce qui a fouetté celle-ci pour les semaines à suivre.
Parité
On a constaté une certaine parité qui s’est traduite par le fait qu’aucune équipe n’a terminé la phase de groupe avec une fiche parfaite de trois victoires, ce qu’on n’avait pas vu depuis 1994.
On a aussi vu des premiers de classe improbables comme le Japon et le Maroc qui ont émergé en tête de leur groupe, contre toute attente.
À l’inverse, certaines nations habituées à l’excellence ont trébuché tôt dans la compétition, comme l’Allemagne et le Mexique.
C’est ce qui fait la beauté d’une Coupe du monde quand on a de belles histoires de Cendrillon comme le Maroc qui est devenu le premier pays africain à atteindre la demi-finale.
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Matchs plus longs
On a aussi vu une nouvelle initiative de la FIFA en ce qui concerne le calcul du temps ajouté.
On a décidé de mieux calculer le temps de jeu ajouté à la fin de chaque demie afin qu’il reflète la réalité alors qu’avant, il s’agissait de décisions un peu aléatoires.
On s’est donc retrouvé avec des fins de match où on a eu jusqu’à 12 minutes de temps de jeu supplémentaire et ça tombe sus le sens s’il y a des buts, quelques substitutions, une ou deux blessures et peut-être un tir de pénalité.
Et la bonne nouvelle, il n’y a pas eu réellement de protestations sur cette nouvelle application de la règle. On souhaite qu’il en soit de même dans les matchs de ligue comme la MLS par exemple.
Pratique
On ne peut négliger l’aspect pratique de disputer un tournoi de cette amplitude autour d’une même ville.
Imaginez, le stade Al Bayt était le plus éloigné du centre-ville de Doha à 50 kilomètres.
Certes, il y a eu des petits soucis de circulation autour des stades, particulièrement dans le cas d’Al Bayt parce que la distance imposait l’usage de la voiture, mais autrement, il y a eu beaucoup de fluidité.
Cinq des huit stades étaient situés à quelques minutes de marche d’une station de métro. On est loin des tournois où il faut prendre l’avion ou le train entre chaque partie.
Mais il faut convenir que c’est une situation exceptionnelle qui ne risque pas de se reproduire de sitôt, surtout pas au Canada, aux États-Unis et au Mexique dans quatre ans.
La glace brisée
Pour conclure ce bilan sportif, il faut revenir sur la prestation du Canada à son premier Mondial en 36 ans.

Les Rouges n’ont pas amassé de point, perdant chacun de leurs trois matchs. C’est certainement une déception, mais il y a du positif à retenir.
L’équipe a mieux joué que la Belgique et aurait dû remporter cette rencontre. Elle a également offert une prestation très honnête contre le Maroc.
La Croatie lui a passé sur le corps, mais si John Herdman n’avait pas mis le feu au derrière des Croates avec une déclaration incendiaire et malhabile, l’issue aurait pu être un tantinet moins rude.
Ce que le Canada a surtout obtenu au Qatar, c’est le respect et une tonne d’expérience qui servira bien l’équipe quand elle jouera à la maison, en 2026.
Cette expérience a été acquise par les joueurs, par Herdman et son personnel et par les membres de l’équipe de communications. Le Canada sait maintenant ce que ça prend pour jouer dans la cour des grands.
- Écoutez l'entrevue avec le journaliste Fabien Farge-Champion et le partisan argentin Daniel Marcelo Ceccato à l’émission de Philippe-Vincent Foisy via QUB radio :