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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Surprise! On augmente votre loyer de plus de 500$ malgré l’infestation de coquerelles

Des locataires vivent non seulement avec des coquerelles, mais aussi des souris et de la moisissure depuis des années

Patrice Huot, qui vit dans son logement sur la rue de Brest à Laval depuis 17 ans, a reçu une hausse de loyer de plus de 500$ par sa propriétaire, doublant ainsi presque le prix de son loyer.
Patrice Huot, qui vit dans son logement sur la rue de Brest à Laval depuis 17 ans, a reçu une hausse de loyer de plus de 500$ par sa propriétaire, doublant ainsi presque le prix de son loyer. Photo Clara Loiseau
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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2024-03-21T19:30:00Z
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Coquerelles, moisissures, souris: des locataires de Laval ont eu la surprise de recevoir des hausses dépassant les 500$ alors que leurs logements et immeubles manquent d’amour et d’entretien depuis des années.

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«On n’a eu aucun travaux, l’immeuble est sale, certains ont de la moisissure chez eux, des souris. Il n’y a rien qui justifie une hausse aussi importante! C’est de l’abus», dénonce Patrice Huot, 74 ans, qui vit dans son logement depuis 17 ans.

À la fin du mois de février, l’ensemble des locataires de deux immeubles de la rue de Brest sur l'île Jésus ont reçu leur avis de renouvellement de bail de la part de leur propriétaire.

«Devant la hausse des frais d’exploitation, nous devons procéder à un ajustement du coût de votre loyer qui passera de 685$ par mois à la somme de 1200$ par mois», peut-on lire dans la lettre reçue par M. Huot.

Clara Loiseau
Clara Loiseau

Selon plusieurs locataires avec qui Le Journal s’est entretenu, la propriétaire souhaiterait faire passer l’ensemble les loyers au prix de 1200$ pour tous les 4 1/2 et 1400$ pour les 5 1/2.

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«On ne pourra pas rester ici à ce prix là», ajoute M. Huot.

80% d’augmentation

Annick Robidoux, 37 ans, a reçu une hausse de 470$, même si elle doit écraser les coquerelles dans le logement qu’elle occupe avec ses trois enfants.

«Ça va bien au-delà des augmentations permises par le tribunal, on s’entend, et surtout qu’il n’y a absolument aucune justification pour demander 50% de plus», dénonce-t-elle.

Photo fournie par Annick Robidoux
Photo fournie par Annick Robidoux

Le son de cloche est le même pour une autre locataire qui a reçu une hausse de plus de 80% et qui a demandé à taire son nom par peur de représailles.

«Je suis une mère monoparentale qui travaille à temps plein et qui a déjà du mal à payer mon loyer! Avec une hausse de 540$, je ne sais pas ce que je vais faire», s’inquiète-t-elle.

Refus collectif

Face à la situation, les locataires des deux immeubles se serrent les coudes et ont décidé de signer une lettre de refus collectif.

«On veut lui montrer que ce n’est pas normal et surtout qu’on est tous solidaires», explique Kathie, une mère monoparentale de 28 ans qui a demandé à taire son nom de famille.

Celle qui vit avec une petite fille de 7 ans et un bébé de 8 mois, et qui est enceinte de jumeaux vit avec de la moisissure sur les murs depuis qu’elle a emménagé il y a deux ans.

Courtoisie
Courtoisie

«Ça fait deux ans que ça dure. Je n’ai pas le choix que de quitter», explique celle qui est inquiète pour la santé de ses enfants.

Jointe vendredi par téléphone, la propriétaire n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.

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