Une première tête roule à la Caisse pour la perte de 200 millions $ dans la cryptomonnaie Celsius
Alexandre Synnett, vice-président et chef des technologies à la Caisse de dépôt du Québec depuis juin 2020, a quitté il y a deux semaines

Francis Halin et Sylvain Larocque
Après la déconfiture de l'investissement dans la firme de cryptomonnaie controversée Celsius, qui a fait perdre 200 millions $ à la Caisse, une première tête a roulé dans le dossier.
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Il s'agit d'Alexandre Synnett, qui a été premier vice-président et chef des technologies à la Caisse de dépôt et placement de juin 2020 à novembre 2022. Il gérait alors un portefeuille dont la valeur atteignait entre 6 et 7 milliards $. En novembre, il avait été rétrogradé au poste de vice-président exécutif pour les placements privés en technologies.
« M. Synnett a quitté notre organisation, il y a peu près deux semaines. Il a décidé de quitter de son propre chef», a indiqué Charles Emond, PDG de la Caisse, en conférence de presse, jeudi matin à Montréal.
Rappelons que pour l’année 2021, M. Synnett a eu droit à un salaire de 370 000 $ et à des primes de rendement de 900 000 $, pour un total de 1,27 million $.
Le numéro 1 de la Caisse a par ailleurs révélé jeudi avoir entrepris des démarches juridiques pour faire valoir les droits de l’institution dans le dossier.
«Il y a à peu près deux semaines, on a déposé un recours juridique pour représentation fausse et trompeuse de la part de Celsius», a déclaré M. Emond.
Fini les cryptos
« On n’en fera plus », a-t-il répondu quand on lui a demandé si la Caisse allait réinvestir dans le secteur des cryptomonnaies.
En entrevue avec Le Journal, le PDG de la Caisse a assuré que l’institution allait être «encore plus vigilante» à l’avenir face aux secteurs en émergence.
«On tire beaucoup de leçons de quelque chose comme ça et on a fait une introspection», a-t-il soutenu.
La clé, a-t-il ajouté, «c’est de revenir à la recette de base qui a bien fonctionné, dont on a peut-être dévié, puis [...] d’avoir une vigie encore plus prononcée, plus en amont. Et d’être plus patient avant d’investir dans un secteur comme ça.»
Concrètement, la Caisse a décidé de ne plus investir, à l’avenir, dans des jeunes pousses à des stades hâtifs (financements de séries A et B).
Outre Celsius, l’institution a participé à plusieurs financements de série B au cours des dernières années, dont ceux des entreprises québécoises Element AI, Talent.com et Poka.
- Avec la collaboration de Martin Jolicoeur