Une première à Venise pour Roger Frappier
Il sera le deuxième Québécois à lancer un film à la Mostra dans deux semaines


Maxime Demers
Denis Villeneuve ne sera pas le seul Québécois à lancer un film en grande pompe à la Mostra de Venise dans deux semaines. Le producteur Roger Frappier se rendra lui aussi dans la Cité des Doges pour présenter en première mondiale le drame The Power of the Dog, qu’il a coproduit.
The Power of the Dog, un western réalisé par la célèbre cinéaste néo-zélandaise Jane Campion (La leçon de piano), a été retenu en compétition à la 78e Mostra de Venise, qui débute le 1er septembre. La première de cette adaptation du roman éponyme de l’auteur américain Thomas Savage se déroulera le 2 septembre en présence de Jane Campion et des vedettes de son film, dont Benedict Cumberbatch, Kirsten Dunst et Jesse Plemons.
« C’est drôle parce que la première de The Power of the Dog va avoir lieu la veille de celle de Dune [de Denis Villeneuve], s’amuse Roger Frappier. Ça va être une ouverture très québécoise ! »
Roger Frappier (La grande séduction, Jésus de Montréal) fera le voyage en Italie pour les premiers jours du festival. Le producteur québécois se réjouit de pouvoir enfin présenter un film à la prestigieuse Mostra de Venise, une première pour lui en plus de 50 ans de carrière.
« Je suis allé seulement une fois à Venise depuis le début de ma carrière et c’était il y a une dizaine d’années alors que j’avais été invité par le festival », a souligné M. Frappier lors d’un entretien téléphonique accordé au Journal plus tôt cette semaine.
« Ça va donc être la première fois que j’y vais pour participer au lancement de l’un de mes films. J’en ai des frissons avant même d’y mettre les pieds ! »
À l’instar du Festival de Cannes en juillet dernier, les organisateurs de la Mostra de Venise ont l’intention de présenter une édition « normale », c’est-à-dire en présentiel, avec des vedettes sur le tapis rouge et des spectateurs dans les salles.
Dix ans de travail
Tourné en 2020 en Nouvelle-Zélande avec un budget de plus de 30 millions de dollars, The Power of the Dog raconte l’histoire de deux frères aux caractères opposés qui gèrent leur ranch familial, dans le Montana des années 1930. Après avoir été lancé à Venise, le film distribué par Netflix sera aussi projeté dans les festivals de Toronto et de Londres.
La première mondiale de The Power of the Dog (Le pouvoir du chien) sera le résultat d’une dizaine d’années de travail pour Roger Frappier. Le producteur a acquis les droits d’adaptation du roman de Thomas Savage il y a neuf ans, après l’avoir dévoré en une seule journée.
Quelques années plus tard, il a reçu un appel de l’agente de Jane Campion, qui lui a révélé que la cinéaste avait eu un coup de cœur pour le livre. Une rencontre a été organisée et M. Frappier s’est rapidement rendu compte que Campion était la réalisatrice idéale pour porter à l’écran cette histoire. Il en est encore plus convaincu aujourd’hui, après avoir vu le film à plusieurs reprises.
« Je suis très content du résultat final, confie-t-il. C’est très rare dans la vie d’un producteur que la vision initiale qu’on a d’un projet soit celle qu’on retrouve à l’écran dix ans plus tard. Le plaisir de mon métier, c’est de toujours continuer à apprendre. Et j’ai appris énormément en travaillant avec Jane Campion : sa minutie, son assurance et sa bonne humeur sur son plateau, sa façon de travailler avec les acteurs et le cinéma qu’elle met dans son film. Elle m’a donné une grande leçon de cinéma. »
The Power of the Dog sera présenté à Venise le 2 septembre et au Festival de Toronto le 9 septembre. Le film sortira en salle et sur Netflix plus tard cet automne.