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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

La grande séduction enfin sur les plateformes

<em>La Grande Séduction</em>
<em>La Grande Séduction</em> Photo d'archives
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Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2020-12-19T06:00:00Z
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Un des plus grands succès populaires de l’histoire du cinéma québécois, La grande séduction, a toujours été absent des plateformes de visionnement en ligne, au grand malheur des cinéphiles qui devaient se rabattre sur leurs vieux DVD ou sur les rediffusions à la télé pour voir ou revoir cette inoubliable comédie scénarisée par Ken Scott. Bonne nouvelle : le film sera finalement offert en vidéo sur demande à compter de mardi. « Enfin ! » s’est exclamé en entrevue le réalisateur Jean-François Pouliot.

C’est que depuis quelques années, Jean-François Pouliot (La guerre des tuques 3D, Votez Bougon) se fait constamment demander sur quelle plateforme il est possible de voir son film La grande séduction.   

« C’était une question qu’on me posait très souvent et ça m’enrageait à chaque fois, admet-il. C’est plate à dire, mais c’était impossible de trouver La grande séduction nulle part. Quand on dit que notre cinéma ne va pas bien et qu’on n’a pas assez de revenus, on doit se poser des questions sur l’accessibi-lité de nos films. On a maintenant des plateformes qui nous permettent de tout voir dans nos salons, il faut les utiliser pour rendre nos films disponibles. Pour moi, l’arrivée de La grande séduction sur les plateformes est une très bonne nouvelle, mais c’est une nouvelle qui arrive 15 ans trop tard. »

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Est-ce nécessaire de rappeler le parcours extraordinaire de La grande séduction. Tourné dans le petit village insulaire de Harrington Harbour (sur la Côte-Nord), le film relate les péripéties des habitants d’un petit village portuaire (Saint-Marie-la-Moderne) qui tentent de convaincre un jeune médecin de Montréal de venir s’installer chez eux. 

Sortie à l’été 2003, la comédie, qui met en vedette David Boutin, Raymond Bouchard et Benoît Brière, a connu un succès fracassant au box-office québécois (plus de 8 M$), en plus d’avoir fait fureur dans plusieurs festivals internationaux (Cannes, Sundance). Le film a aussi fait l’objet de deux remakes, un en France et un au Canada anglais.

Jean-François Pouliot travaillait comme réalisateur dans le domaine de la publicité quand le hasard (ou peut-être le destin) l’a amené à lire le scénario de La grande séduction.

« Si j’ai décroché ce contrat, c’est beaucoup grâce à Benoît Brière », souligne Jean-François Pouliot.

« Benoît travaillait à l’époque sur une sitcom de Ken Scott, Le plateau. Ken et Roger Frappier [le producteur] cherchaient un réalisateur pour La grande séduction. Benoît leur a suggéré mon nom. Roger m’a appelé et m’a envoyé le scénario. Je l’ai rappelé tout de suite après l’avoir lu pour lui dire : “Écoute Roger, j’ai lu le scénario, et je ne le lirai pas deux fois avant que tu me le donnes, parce que si tu ne me le donnes pas, je t’arrache la tête [rires] !” C’était clair dans ma tête que c’était moi qui devais réaliser ce film. On s’est rendu compte par la suite que Ken et moi avions le même humour et la même approche de la comédie. Ç’a été une rencontre d’esprit qui allait dans le même sens. »

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Le triomphe cannois

Autant le tournage du film a été magique, dans le décor pittoresque de Harrington Harbour, autant son lancement s’est déroulé comme dans un rêve, sur le tapis rouge le plus prestigieux au monde, à Cannes. 

« C’était spécial, parce que c’est très rare qu’on voie une comédie être présentée en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, affirme Pouliot. Mais cette année-là, le directeur de la Quinzaine avait décidé qu’il voulait une comédie. Je pense que le film est excellent, mais je pense aussi que les planètes se sont alignées en sa faveur. »

Le charme de La grande séduction s’est confirmé dès la première projection du film sur la Croisette. « On a eu 9 minutes de standing ovation, se souvient Benoît Brière. On ne savait plus où se mettre. C’était surréaliste ! »

Plus de 17 ans plus tard, Brière prend d’ailleurs encore énormément de plaisir à raconter les soirées folles vécues à Cannes au printemps 2003 :

« À l’époque, je n’aurais jamais cru que je jouerais un jour dans un film qui serait présenté à Cannes, relate-t-il. Quand La grande séduction a été sélectionné, Roger Frappier nous a dit : “let’s go, la gang d’acteurs, on y va tous ensemble.” Ça tombait que c’était une année où il y avait quatre films québécois à Cannes, dont Les invasions barbares. On s’est donc retrouvés toute une gang d’acteurs québécois à Cannes. Je peux te dire que les soirées n’étaient pas plates ! »


La grande séduction sera offert en vidéo sur demande à compter du 22 décembre sur les plateformes illico, iTunes-Apple TV et Bell Fibe.

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