L'Avalanche gagne la coupe Stanley: Joe Sakic a eu une pensée pour Pierre Lacroix
Il a confié que si ça n’avait pas été du Québécois, il ne serait pas le directeur général du Colorado


Jonathan Bernier
TAMPA | Joe Sakic regardait avec fierté ses joueurs qui célébraient, en compagnie de leur famille, sur la glace du Amalie Arena. Un moment précieux qu’il avait lui-même eu l’occasion de vivre deux fois à titre de capitaine de l’Avalanche.
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«Je suis tellement heureux pour mon équipe d’entraîneurs et mes joueurs. Tout ce monde a mis tellement d’efforts au cours de la saison. Ils ont travaillé si fort. Je suis vraiment excité pour eux», a-t-il déclaré, entouré des quelques journalistes québécois ayant suivi cette finale contre le Lightning de Tampa Bay.
Au fil de la conversation, pratiquement dès le départ en fait, celui qui a disputé les 1378 matchs réguliers de sa carrière dans l’uniforme de Nordiques et de l’Avalanche a glissé le nom de Pierre Lacroix.
«Maintenant, je comprends beaucoup mieux comment il pouvait se sentir», a-t-il dit en faisant référence à celui qui occupait le poste de directeur général de l’équipe lors de leurs conquêtes de 1996 et de 2001.
Décédé en décembre 2020, après avoir contracté le virus de la COVID-19, Lacroix a laissé un grand héritage dans le monde du hockey. D’abord agent de joueurs, il a, par la suite, été l’architecte des Nordiques et de l’Avalanche, de 1994 à 2006.
«J’ai tellement appris de lui. Autant en tant que joueur que lorsque j’ai commencé au sein de la direction de l’équipe, a soutenu Sakic. Il fut un grand mentor. Mais, c’était surtout une excellente personne. Je lui dois beaucoup. En fait, si ce n’était pas de lui, je n’occuperais pas ce poste.»
L’anecdote lui a été soulignée par le collègue François Gagnon, de RDS. En tant que capitaine, il a été le premier à poser les mains sur la coupe Stanley. Dimanche soir, il a eu à patienter de nombreuses minutes avant de s’approcher du gros saladier.
«Ça commençait à être long. À un certain moment, j’ai commencé à me demander combien de temps je devrais attendre, a-t-il lancé, sourire en coin. Je suis directeur général, maintenant. C’est aux joueurs de célébrer.»
Comme une éternité
Sakic n’est pas le seul pour qui le temps a semblé s’allonger. Samuel Girard, à l’écart du jeu en raison d’une fracture du sternum depuis le deuxième tour, et Nicolas Aubé-Kubel, laissé de côté, ont vécu une fin de match interminable.
«On s’est dit que si on menait avec cinq minutes à jouer, on irait s’habiller. Ça a été les cinq minutes les plus longues de ma vie. Je regardais le temps et on dirait que ça ne descendait pas», a raconté le défenseur.
Girard, les autres blessés et les substituts sont demeurés dans le vestiaire jusqu’à la dernière minute de la rencontre.
«Le meilleur feeling, c’est quand on a vu qu’il restait cinq secondes et que la rondelle était en dehors de notre territoire. On est partis à la course et on est sautés sur la glace. On est tellement contents. On n’oubliera jamais cette journée», a raconté l’arrière de Roberval.
Pas besoin d’attendre 15 ans
Même s’il a été limité à sept parties lors de ce parcours éliminatoire, Girard s’est assuré de savourer pleinement le moment. C’est plus facile à faire quand on réalise que, parmi nos coéquipiers, certains ont dû disputer plus de 1000 matchs avant de réaliser l’ultime objectif de leur carrière.
«On est champions de la Coupe Stanley. C’est le trophée qu’on rêve de gagner depuis qu’on est jeunes. On ne se le cachera pas, il y a des gars dans notre équipe que ça fait 15 ans qu’ils travaillent pour ça. Tu ne sais jamais si tu vas avoir une autre chance de gagner. C’est un moment qu’on n’oubliera jamais», a lancé le défenseur de 24 ans, des étoiles dans les yeux.
De son côté, bien qu’il n’y ait pas de statistique officielle à ce sujet, Aubé-Kubel est possiblement celui qui a abîmé la coupe Stanley le plus rapidement pendant les célébrations (voir autre texte en page 57).
Le Québécois allait rejoindre ses coéquipiers pour la traditionnelle photo d’équipe lorsqu’il a perdu pied. Dans sa chute, c’est la base de la coupe qui a absorbé le gros du choc.
Comme Maurice Richard
D’ailleurs, alors qu’Aubé-Kubel se faisait tirer le portrait en compagnie de ses amis présents sur place, ceux-ci n’ont pas raté de lui rappeler qu’il avait accompli le même exploit que Maurice Richard.
On se souviendra que le légendaire joueur du Canadien avait trébuché avec la coupe Stanley, sur la glace du Forum, pendant le week-end des étoiles de 1993.
Heureusement, cette mésaventure n’a pas empêché l’attaquant de célébrer.
«C’est difficile à décrire. C’est fou. Je suis content pour tous les gars ici. On méritait cette coupe-là. Toute l’année, on a travaillé avec cet objectif en tête.»
«Est-ce qu’ils sont déjà partis faire débosser la coupe?» a-t-il ensuite demandé, blagueur, à l’auteur de ses lignes en faisant mine de la chercher à travers les attroupements de joueurs.
Ça ne saurait tarder.