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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

L’exemple de l’équipe championne

Nathan MacKinnon, Gabriel Landeskog et Nazem Kadri avaient toutes les raisons du monde de sourire dimanche.
Nathan MacKinnon, Gabriel Landeskog et Nazem Kadri avaient toutes les raisons du monde de sourire dimanche. Photo AFP
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Photo portrait de Yvon Pedneault

Yvon Pedneault

2022-06-28T09:00:00Z
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Habituellement, le champion en titre lance une nouvelle tendance : on cherche constamment à imiter l’équipe dominante. Il faut reconnaître que l’Avalanche et Joe Sakic ont donné au hockey une nouvelle orientation.

Au Colorado, pendant toute la saison, on a prôné l’attaque. En moyenne, plus de quatre buts par match. Ce concept a été respecté à la lettre pendant les séries et la formation de Denver a présenté un bilan de 16-4, une fiche frôlant la science-fiction.

On voudra imiter le champion, mais encore faudra-t-il s’armer de patience.

Le meilleur attaquant du club, Nathan MacKinnon, est encore jeune à 26 ans. Le meilleur défenseur du hockey professionnel, Cale Makar, vient de compléter sa troisième saison dans la LNH, à 23 ans.

Du flair

Joe Sakic a démontré qu’il avait beaucoup de flair. Comme son homologue Julien BriseBois, du Lightning de Tampa Bay, il a déniché des joueurs de premier plan et démontré de la patience avant d’effectuer des transactions importantes.

Le dossier Matt Duchene en est un bel exemple. Pendant près de deux ans, Sakic a attendu le moment propice pour l’échanger aux Sénateurs d’Ottawa en retour de notamment Kyle Turris qu’il a immédiatement expédié à Nashville pour Samuel Girard, entre autres.

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En 2017, après avoir perdu à la loterie, les recruteurs de l’Avalanche ont choisi au quatrième rang Cale Makar, le joueur que l’organisation convoitait pour son concept basé sur l’attaque et la rapidité.

5 choses à retenir

Le tandem Jeff Gorton/Kent Hughes, à Montréal, a sûrement retenu cinq éléments qui ont permis au directeur général du Colorado et à son équipe de se hisser au sommet :

1- Recrutement. On n’a pas le droit à l’erreur. L’Avalanche a repêché des gars comme Makar, Bowen Byram, Mikko Rantanen, et évidemment MacKinnon, Gabriel Landerskog, ainsi que des joueurs de soutien qui ont aujourd’hui des responsabilités bien définies.

2- Effectifs. Sakic est un téméraire, mais, surtout, il croit à un système basé sur l’attaque, comme il affectionnait quand il jouait. Il a ainsi donné une deuxième chance à Andre Burakovsky, Valeri Nichushkin, Artturi Lehkonen, Josh Manson et Nazem Kadri, tous de bons patineurs.

3- Défensive. Une brigade qui relance l’attaque en permettant aux avants de prendre leur envol sans aucune hésitation.

4- Plafond salarial. Jusqu’ici, tout a bien fonctionné, mais le succès entraîne des changements. Sakic sait très bien qu’il devra prendre des décisions tranchantes... comme BriseBois a dû le faire. Combien coûtera MacKinnon après la saison 2022-2023 ?

5- Développement. Posséder une relève capable d’assumer d’importantes responsabilités dans l’adversité.

Maintenant que la saison est terminée, le duo Hughes/Gorton entre officiellement dans la première phase de son modèle d’affaires. Au repêchage, le CH ne pourra amorcer son programme de relance avec un joueur de concession. Mais avec une banque de 14 choix, les recruteurs n’ont pas le droit de se tromper.

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L’un des plus importants défis sera de faire le ménage parmi les hauts salariés, parfois injustifiés. Et ils sont nombreux. Le marché des joueurs autonomes offrira des aubaines, mais pourra-t-on en profiter avec une masse salariale aussi élevée ?

Avenir intéressant à Montréal

Défensivement, l’avenir est intéressant. Si le développement s’effectue comme prévu, le CH profitera de la nouvelle tendance voulant que l’attaque se dessine avec des arrières créatifs, rapides et audacieux.

Concernant le plafond salarial, le dossier Shea Weber a résolu un problème majeur.

Enfin, il faut faire confiance aux gens qui tiennent les guides du développement.

S’il y a une certaine similitude, c’est au niveau des entraîneurs. Jared Bednar et Sakic prônent l’attaque. Martin St-Louis parle d’un concept dans lequel les joueurs ont la possibilité de s’amuser. Bednar et l’Avalanche ne confirmaient-ils pas après leur triomphe que les succès de l’équipe étaient justement basés sur le concept : attaque, rapidité et plaisir ?

Mais avant d’atteindre les standards établis par l’Avalanche, il faudra pour Gorton et Hughes du temps, de la patience et, surtout, de l’audace... 

Chapeau Cooper et BriseBois 

Brayden Point sur le carreau. Une infirmerie bondée. Des joueurs déterminés, courageux, mais à bout de ressources. Le Lightning a perdu face à un adversaire plus talentueux.

Julien BriseBois ne pouvait faire mieux dans les circonstances. 

Jon Cooper a confirmé une autre fois qu’il appartient à l’élite des entraîneurs.

Cette défaite, on peut également l’attribuer au plafond salarial. Le prix à payer pour gagner la coupe Stanley est énorme, et, éventuellement, entraînera l’organisation dans des changements inévitables. 

La saison dernière, on a dû composer avec la réalité. Cet été, BriseBois devra de nouveau jongler avec ses effectifs tout en considérant que certains patineurs ne peuvent plus assumer les mêmes responsabilités.

Créativité

Le modèle d’affaires du directeur général du Lightning subira quelques modifications.  

Les équipes qui ont gagné la coupe Stanley ont toutes vécu une telle situation. Certaines ont maintenu quelques standards, d’autres ont piqué du nez.

Le Lightning demeurera une équipe de premier plan parce que BriseBois et son groupe sont créatifs et ont toujours trouvé des solutions pour contourner certains obstacles.

Cependant, quand ton rival le plus menaçant est le plafond salarial, c’est une lourde commande qui attend les décideurs.

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