Une nouvelle guerre de sécession américaine
Mathieu Bock-Côté
Peut-être est-ce un effet de l’américanisation du monde : les élections de mi-mandat qui se tiennent aujourd’hui aux États-Unis passionnent les sociétés occidentales.
Nous sommes à ce point dominés mentalement par les États-Unis que nous suivons leur vie politique avec plus de passion que la nôtre.
Nous le sommes tellement que nous importons leur vocabulaire, leurs concepts, et même leurs problèmes, quitte à les fantasmer chez nous s’ils ne s’y trouvent pas.
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Biden
Il est vrai que le XXe siècle nous a habitués à voir chez les Américains les « gardiens de la démocratie ». C’était globalement vrai entre 1917 et 1989, mais ce ne l’est plus depuis trente ans.
Cela dit, jetons-y un œil sans passion.
Qu’y voyons-nous, sinon, d’abord et avant tout, un pays divisé, fracturé, au seuil psychologique de la guerre civile, où un vieillard au regard hagard, au seuil de la sénilité, quasiment momifié de son vivant, je parle évidemment de Joe Biden, occupe la Maison-Blanche.
Il a pour adversaire un aventurier mégalomane fou, quasiment factieux, habité par un fantasme de toute-puissance, qui entretient dans la moitié du pays qui le suit un état d’esprit insurrectionnel, je parle évidemment de Donald Trump.
Le contexte global ne vaut pas mieux : une idéologie totalitaire de gauche, l’idéologie woke, a pris le pouvoir dans les universités, les médias et le monde de l’entreprise. Elle entraîne une révolution antidémocratique.
L’autre partie du pays, marquée à droite, juge le système politique à ce point corrompu qu’elle flirte sans le dire ouvertement avec une logique de sécession, porteuse de chaos.
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Trump
On ne voit pas trop ce qui pourrait réconcilier ce qu’on appellera après d’autres les États-Désunis d’Amérique.
Une guerre de sécession nouveau genre traverse les profondeurs du pays.
Mais les raisons abondent pour nous en affranchir, pour éviter que cet empire décadent ne nous entraîne dans sa chute.
