Une jeune mère de famille poignardée à mort par son conjoint dans le Nord-du-Québec
Elle est la septième victime de meurtre depuis le début de l'année au Nunavik
Jonathan Tremblay et Marie-Claude Paradis-Desfossés
NUNAVIK | Une jeune mère de famille de 24 ans aurait été poignardée à mort par son conjoint lundi dans le Nord-du-Québec, devenant ainsi la septième victime de meurtre depuis le début de l'année au Nunavik.
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« Pour une population qui n’est pas si grande que ça, [il y a] beaucoup de violence ici, constate Patrice Abel, responsable aux enquêtes criminelles du Service de police du Nunavik. Malheureusement, [il y a] beaucoup de dossiers de violence conjugale dans lesquels ça dégénère. »
« Un dossier comme celui-là a des répercussions dans la communauté », poursuit-il, en référence au meurtre de Katsuak Iyaituk, survenu lundi, dans le petit village d’environ 350 habitants d’Ivujivik, dans le nord du Nunavik.

Ce matin-là, la jeune femme de 24 ans aurait été poignardée à mort par son conjoint, Adamie Paningayak, à leur résidence familiale, selon nos informations.
Devant témoin
Deux enfants de 6 mois et 3 ans se seraient trouvés sur les lieux au moment du drame. De plus, une adolescente de 14 ans aurait été témoin de la scène.
« Les patrouilleurs ont été appelés à s’y rendre. Sur place, une femme a été retrouvée gravement blessée, à l’extérieur », confirme Nancy Fournier, sergente à la Sûreté du Québec, qui a rapidement pris le relais de l’enquête.
Le décès de la victime a été constaté dans un centre hospitalier.
Le suspect de 24 ans a quant à lui été trouvé à l’intérieur du domicile. Ce dernier était gravement blessé. Il se serait lui-même infligé ses blessures, selon les premières constatations.
- Écoutez l'entrevue avec Viviane Michel, ancienne présidente de l’Association des Femmes autochtones du Québec au micro d’Alexandre Dubé via QUB radio :
Drogue et boisson
Les autorités auraient également craint pour sa vie, avant que son état se stabilise. Il a ensuite été transféré au point de services d’Akulivik, pour sa comparution par vidéoconférence, mardi après-midi, au palais de justice d’Amos.
Il a alors été accusé de meurtre au second degré.
Depuis janvier dernier, trois meurtres, deux femmes et un homme, ont été commis dans un contexte de violence conjugale, au Nunavik.
« Qu’est-ce qui mène à cette violence-là, ici, au Nunavik ? On est confronté à l’usage de drogue et de boisson », explique M. Abel.
Il s’agirait également du sixième féminicide à survenir dans la province cette année.
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