Une fête du Canada sous haute surveillance à Ottawa

Les célébrations de la fête du Canada à Ottawa se déroulaient sous haute surveillance policière, vendredi, alors que des milliers de manifestants contre les mesures sanitaires étaient attendus de pied ferme. 

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Ils étaient effectivement nombreux à déambuler dans les rues du centre-ville pour scander leur opposition au gouvernement de Justin Trudeau et aux mesures sanitaires, même si la grande majorité de celles-ci ont été abandonnées progressivement depuis le début de l’année.

Plusieurs d’entre eux étaient présents au mois de février, lorsque le «convoi de la liberté» battait son plein sur la rue Wellington, en face du Parlement.

«Je suis venu pour envoyer un message au gouvernement, qui cache encore des squelettes dans son placard», a dit Duncan, agitant un gigantesque unifolié. Ce dernier a dit s’être déplacé dans la capitale à plusieurs reprises depuis.

L’homme venu de Toronto estimait, à tort, qu’il n’a toujours pas le droit de monter à bord d’avions ou de trains puisqu’il n’est toujours pas vacciné contre la COVID-19. La mesure de Transport Canada est suspendue depuis le 20 juin, mais le port du masque reste obligatoire.

François Amalega Bitondo, célèbre leader antivaccin qui a passé près de 40 jours en prison cet hiver, était de la partie en début de soirée. Il a été présenté en «héros national» avant de livrer un discours d’environ trois minutes en début de soirée devant le Parlement.

Contrairement au mois de février, le centre-ville comptait aussi des milliers de personnes simplement venues assister aux célébrations de la fête du Canada, comme à l’habitude.

Rappelons que quatre arrestations ont eu lieu jeudi soir près du Monument commémoratif de la guerre du Canada à la suite d’une attaque contre un policier.

Des citoyens partagés

Les manifestants se mêlaient donc aux citoyens et touristes dont les opinions et les attitudes par rapport au «convoi de la liberté» étaient passablement négatives.

«On ne sait plus trop pourquoi ils protestent. Ils ne font que ruiner l’événement. Pourquoi font-ils ça le jour de la fête du Canada?» a lancé Angela Lacandalo, une habitante d’Ottawa dont plusieurs amis ont renoncé à venir en raison de la présence des manifestants.

«Il y a beaucoup de familles et les manifestants briment la journée pour ceux qui viennent juste visiter. Ils ont dit leur mot en février», estime Emma Grehls, venue de Montréal. «Ils ont le droit de s’exprimer, pourvu qu’ils ne prennent pas la ville en otage.»

Arrivé hier à Ottawa avec sa femme et ses deux enfants depuis Brampton, en banlieue de Toronto, Chris Haynes croit que «ce n’est pas la bonne journée [pour manifester]» et juge que les manifestants contre les mesures sanitaires sont «privilégiés».

«Honnêtement, la plupart des gens qui pensent que ce que nous avons traversé était difficile n’ont jamais voyagé. Ils ne connaissent pas d’autres coins du monde, parce que ce qu’ils appellent une lutte n’est qu’un morceau de gâteau pour bien des gens», a-t-il pesté.

Des célébrations plus calmes

D’ordinaire, la scène principale du grand spectacle du 1^er juillet est érigée sur la colline du Parlement.

Or, en raison des rénovations en cours à l’édifice principal du Parlement, la ville d’Ottawa a décidé de déplacer le tout deux kilomètres à l’ouest, aux plaines LeBreton.

Malgré la forte présence de manifestants, pour l’ensemble de bonne humeur, le tout se déroulait dans une ambiance de retrouvailles, après deux années de jachère.

En 2020, la fête avait été entièrement transportée sur le web, tandis qu’en 2021, elle avait été assombrie par les découvertes de sépultures d’enfants autochtones aux abords d’un ancien pensionnat autochtone à Kamloops, en Colombie-Britannique.

Le premier ministre, Justin Trudeau, a livré un discours en milieu d’après-midi sur la scène principale. Le grand concert sur les plaines LeBreton doit se tenir vers 20h.