Tentative de meurtre à Saint-Hyacinthe: un voisin avait déjà dénoncé de la violence conjugale
Une mère de famille a été victime d’une tentative de meurtre par son conjoint

Antoine Lacroix
Le voisin d’une mère de famille victime d’une tentative de meurtre à Saint-Hyacinthe mercredi avait déjà dénoncé la violence conjugale que la dame aurait vécue après s’être retrouvée avec le visage tuméfié.
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« J’avais mal à ma conscience, avec tous les féminicides. Je l’ai vue avec l’œil qui avait de la misère à fermer, j’ai décidé de mettre mon pied à terre et de dénoncer. Je suis allé au poste de police pour porter plainte en mars dernier », a soutenu Daniel-Emmanuel Langlois.

Ce dernier a été renversé lorsqu’il a constaté de la présence policière devant chez lui dans la nuit de mardi à mercredi, sur l’avenue Saint-Dominique, alors qu’il n’avait rien entendu.
« Ça a été fait sournoisement, comme les lâches font. On a déjà entendu des cris et des conflits, mais pas cette fois », a-t-il laissé tomber.
Un homme de 56 ans est maintenant accusé de tentative de meurtre et de voies de fait graves sur sa conjointe. On ne peut identifier cette dernière en raison d’une ordonnance de non-publication, nous empêchant du même coup de nommer l’accusé.
La mère de trois enfants a été gravement blessée par une arme blanche à la tête et à l’abdomen par son conjoint. Elle est dans un état stable, selon la Sûreté du Québec.
Il appelle son propriétaire
Ce sont deux adolescents – des enfants de la victime, mais non de l’accusé – qui ont appelé les secours
De son côté, le suspect a appelé son propriétaire vers 1 h 05 du matin, soit tout juste après qu’il aurait poignardé sa conjointe.
« Il m’a dit : “Ma femme m’a frappé, là, maintenant je fuis. Je vais aller voir la police, la police me cherche” », a relaté Zacharie Bigirimana, qui était choqué après avoir pu constater la violence de la scène de crime dans son logement.

Selon nos informations, l’homme a été arrêté en voiture non loin des lieux du drame, alors qu’il se dirigeait vraisemblablement vers le poste de police.
L’accusé n’avait pas le droit de se trouver en présence de la victime ou d’entrer en contact avec elle, sauf « avec le consentement » de celle-ci.
Engagement
Le 23 septembre dernier, il avait contracté un engagement pour une période de 12 mois, plus communément appelé un « 810 », dans le jargon judiciaire.
« Tout de suite après que j’ai témoigné contre lui au palais de justice, il est retourné habiter là comme si de rien n’était, a déploré Daniel-Emmanuel Langlois. Un mois après, il la poignarde. »
« Plusieurs conditions avaient été imposées à monsieur, visant la protection de la victime, en tenant compte des circonstances propres au dossier, qui étaient connues à ce moment-là. [...] Ça visait à maintenir le lien de confiance avec la victime et tenir compte de ses volontés dans tout ça », a confirmé de son côté Me Audrey Roy-Cloutier, porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales, qui ne pouvait commenter davantage en raison des procédures en cours.
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