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L'article provient de Le Journal de Québec
Environnement

Une famille au bord du gouffre après un glissement de terrain

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Anne-Marie Lemay

2025-06-05T21:30:30Z
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La famille Lemire, évacuée à la suite de l'immense glissement de terrain, survenu à Sainte-Monique, au Centre-du-Québec, risque de perdre tout ce qu'elle a bâti depuis 50 ans sur le rang de l’Haut-de-l'Île.

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André Lemire et sa femme Hélène Rouillard ont quitté en urgence leur maison lors du glissement de terrain le 21 mai dernier. «Ça fait un gros claquement», raconte M. Lemire qui a vu le début de l'éboulis dehors, «puis là, après ça, c'est parti. Ça s'est mis à siffler, puis la terre tremblait.» Le couple a rapidement quitté sa demeure en voiture, craignant que les fils électriques ne leur tombent dessus alors que le cratère se creusait.

Depuis, ils ont perdu espoir de retourner vivre à l'endroit où ils ont vécu et travaillé pendant 50 ans. «J'ai fini mes semences juste avant que ça arrive», indique M. Lemire, qui était toujours actif sur la ferme Odelil à 78 ans. «Nous autres, la maison, on a fait une croix dessus. C'est fini, on ne retourne pas là», précise-t-il, disant craindre d'autres glissements. «Il y a du terrain qui a continué de s'ébouler des deux côtés», explique sa fille Michelle Lemire. «Il y a même des fissures qu'on peut voir qui s'en vont vers la maison.»

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Les autorités n'ont pas encore tranché si la propriété est condamnée. Il est donc trop tôt pour savoir si la famille aura droit à une aide financière gouvernementale. «Pour le moment, on a 40$ par jour, il faut s'organiser avec ça. On ne sait pas quand ça va se régler», se désole André Lemire. Il n'y a pas de dédommagement possible par leurs assurances privées. «Ce qu'on s'est fait dire par les assureurs, c'est que c'est un Act of God et que ce n'était pas couvert», affirme l'autre fille du couple, Judith Lemire. C'est pourquoi avec Michelle et leur frère William, ils ont lancé une campagne de sociofinancement pour aider leurs parents. 

«C'est toute une vie qui disparait», raconte Judith avec émotions. «C'est épouvantable. C'est très difficile pour mes parents, en particulier pour ma mère, qui est en état de choc. Ce qu'on souhaite, c'est que mes parents puissent se retrouver un endroit pour se déposer, pour vivre en sécurité, tranquille. Parce que là, les derniers temps, ç’a été... surréel.»

Ce qui rend aussi toute la famille émotive, c'est de voir un rêve s'écrouler: celui de Florence, la petite-fille d'André, de reprendre la ferme. «Je n'ai pas de mots», confie la principale intéressée. «Je veux dire, c'est la seule place où je rêvais de faire ça. On ne contrôle pas tout. C'est dur de se revirer... puis d'avoir un peu d'espoir aussi», ajoute-t-elle avec émotions.

Même après une rencontre avec le ministre de l'Agriculture, André Lemire ne sait toujours pas s'il obtiendra une indemnité pour sa ferme. Ce qu'il souhaite avant tout pour l'instant, c'est «un peu de tranquillité, de paix... Puis, on va changer de place, on va passer à d'autres choses.», conclut-il, résign

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