Allégations contre le cardinal Ouellet: «C’est un pape qui défend ses cardinaux bec et ongles»

La décision du pape François de ne pas mener d’enquête canonique sur le cardinal Marc Ouellet n’a rien de surprenant, d’après des experts qui rappellent que le Vatican avait déjà agi de la sorte dans plusieurs scandales similaires.

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«Ça confirme ce qu’on voit depuis des années. C’est un pape qui défend ses cardinaux bec et ongles», lance l’auteur et spécialiste en actualité religieuse Alain Pronkin.

Ce dernier fait référence notamment au cas de l’ex-cardinal Theodore McCarrick, qui a été expulsé du clergé seulement après avoir été reconnu coupable de nombreuses agressions sexuelles, malgré des rumeurs qui circulaient à son sujet depuis des décennies. 

Il souligne également que le Saint-Père a «seulement mis en suspens» le rôle du cardinal George Pell – accusé et reconnu coupable de pédophilie, avant d’être blanchi – en attendant son procès. 

«Ça envoie le message que le pape défendra les intérêts de l’Église avant toute chose», estime M. Pronkin.

Procédure habituelle

«C’est sûr que ça donne l’impression que l’Église ne s’occupe pas sérieusement de cette affaire-là, qu’elle protège son monde», convient de son côté Louis Rousseau, professeur émérite du département de science des religions de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). 

Mais celui-ci souligne que c’est la procédure employée le plus souvent par le Vatican dans des cas comme celui-ci, en raison de la complexité du processus judiciaire.  

La présomption d’innocence est aussi très importante pour ce pape, précise M. Rousseau, soulignant que le cardinal Ouellet n’a toujours pas réagi publiquement à ces accusations.  

«Mais s’il y a une reconnaissance de culpabilité d’un tribunal, c’est sûr que le pape François changera d’idée et que le cardinal devra faire face à la Congrégation de la doctrine de la foi», soutient Alain Pronkin.