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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

«Une censure flagrante»: voyez les réactions des autres animateurs de «late shows» à la suspension de Jimmy Kimmel

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AFP

2025-09-19T11:58:42Z
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Les humoristes qui animent les soirées télévisées américaines (late shows) ne cachaient pas leur stupéfaction et leur inquiétude, jeudi, après l'éviction brutale de leur collègue Jimmy Kimmel par la chaîne ABC, sous pression du président Donald Trump qu'il s'appliquait comme eux à combattre quotidiennement.

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«Avec un autocrate, on ne peut pas céder d'un pouce, et si ABC pense que (l’éviction de Kimmel) va satisfaire le régime, ils sont terriblement naïfs», a mis en garde Stephen Colbert.

Comme lui, tout le microcosme médiatique américain est secoué par l'éviction du très populaire Jimmy Kimmel, dont l’émission a été annulée mercredi juste avant la prise d’antenne. «Une grande nouvelle pour l'Amérique», a salué le président républicain.

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Et ce, même si son audience reste au premier rang des émissions de fin de soirée. Son talk-show vient même d'être récompensé d’un Emmy Awards.

De fait, les talk-shows souffrent: les dépenses publicitaires en fin de soirée sur ABC, CBS et NBC ont été quasiment réduites de moitié entre 2018 et 2024 (439 à 221 millions de dollars), selon le New York Times, qui citait en mai la société de données publicitaires Guideline.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Depuis, l'incident occupe les chaînes américaines. Le «Daily Show» de l'animateur Jon Stewart, sur Comedy Central, a débuté avec un film parodique saluant un «présentateur patriotiquement obéissant» et une émission «approuvée par le gouvernement».

«Certains esprits chagrins pourraient argumenter que les raisons avancées par le gouvernement (dans l'affaire Kimmel, NDLR) ne sont qu'un stratagème cynique pour cacher un renforcement sans précédent du pouvoir (...). Mais pas moi. Je pense que c'est fantastique», a ironisé l'humoriste.

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«S’en prendre à Trump»

Sur le chemin du retour après sa visite d'État au Royaume-Uni, Donald Trump a de nouveau fustigé ces talk-shows.

«Ils ne font que s'en prendre à Trump», s'est plaint le locataire de la Maison-Blanche, relevant que leur autorisation de diffusion «peut leur être retirée» par Brendan Carr, patron de l'autorité de régulation des télécoms et de l’audiovisuel.

Le président avait déjà émis le souhait, sur son réseau Truth Social, que NBC prive d'antenne deux autres humoristes célèbres, Jimmy Fallon et Seth Meyers, qualifiés de «minables absolus».

Dans «Tonight Show» jeudi, Jimmy Fallon a rendu hommage à Jimmy Kimmel, un homme «bien, drôle et aimant».

Avant d'embrayer, lui aussi, sur le registre de l'ironie. «J’ai toujours admiré et respecté M. Trump» (...). Si jamais vous m’entendez dire quelque chose de négatif à son propos, c’est de l’intelligence artificielle», soulignant, narquoise, combien Trump était «incroyablement beau».

Le gouvernement «s’attaque à la liberté d’expression» dans le pays, a dénoncé de son côté Seth Meyers dans «Late Night».

Avant d’embrayer, lui aussi, sur le registre de l’ironie. «J’ai toujours admiré et respecté M. Trump» (...). Si jamais vous m’entendez dire quelque chose de négatif à son propos, c’est de l’intelligence artificielle».

Figure légendaire du paysage audiovisuel américain, des émissions de fin de soirée, David Letterman a pour sa part jugé «ridicule» l’éviction de Jimmy Kimmel.

«Vous ne pouvez pas virer quelqu’un en passant, parce que vous avez peur ou essayez de faire des courbettes à une administration criminelle autoritaire dans le bureau ovale», a lancé le doyen des animateurs.

Même la très conservatrice Fox News, très favorable à Trump, choisissait l’ironie. Mais avec une bien différente signification.

Après avoir traité Jimmy Kimmel de «clown», Greg Gutfeld a assuré qu’il n’avait pas été «censuré». Le présentateur d’ABC «peut toujours raconter des blagues, critiquer (le militant ultraconservateur récemment assassiné) Charlie (Kirk) et mentir à propos de son meurtrier», a-t-il affirmé.

«Il doit juste trouver un autre endroit pour le faire. J’ai entendu dire que Gaza était agréable à cette période de l’année».

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