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L'article provient de Le Journal de Montréal
Environnement

Une «barrière d’eau» bien meilleure que des sacs de sable à Pierrefonds

Notre chroniqueur s’est entretenu avec des riverains étonnamment optimistes malgré la menace d'inondation

Tout le monde semblait optimiste près de la digue de la rue Noël, à Pierrefonds-Roxboro. Le proprio de la maison d'à-côté, Mark Gontaz, brillait par sa bonne humeur. L'employé de la voirie Bob Désy remplissait la digue de blocs imbriqués.
Tout le monde semblait optimiste près de la digue de la rue Noël, à Pierrefonds-Roxboro. Le proprio de la maison d'à-côté, Mark Gontaz, brillait par sa bonne humeur. L'employé de la voirie Bob Désy remplissait la digue de blocs imbriqués. Photo Louis-Philippe Messier
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2023-04-18T23:30:00Z
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À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux, dans cette chronique urbaine.


Pour se prémunir contre un débordement de la Rivière-des-Prairies, l’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro semble avoir décidé de mettre en pratique l’adage «Si tu veux la paix, prépare la guerre».

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La bucolique cour arrière d’Éric Sauvé à Pierrefonds risque de se transformer en champ de bataille chaque printemps puisqu’il occupe le niveau le plus bas, le plus à ras de rivière, de tout le pâté de maisons.

Depuis lundi, une aqua-barrière, un gros tube bleu plein d’eau et étanche qui sert de digue, retranche son terrain, dont la rivière lèche déjà le gazon.

  • Écoutez l'entrevue avec France Bélisle, mairesse de Gatineau à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour via QUB radio : 

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«La ville a appris sa leçon depuis les inondations de 2017 et 2019 et elle se prépare maintenant très bien, il faut le reconnaître», m’explique ce comptable agréé qui dormait les pieds vers la porte de son salon pour se réveiller et activer la pompe si l’eau y entrait aux dernières inondations. Imaginez : il a même déjà retrouvé des poissons dans sa piscine creusée après une inondation.

M. Sauvé me montre des clôtures que la municipalité a aménagées de chaque côté de sa cour pour la rendre rapidement accessible aux ouvriers poseurs de digues.

«J’ai reçu l’appel dimanche et les travailleurs étaient là le lendemain.»

Éric Sauvé assis sur l'aqua-barrière qui protège depuis lundi sa cour à ras-de-rivière qui serait normalement le point d'entrée naturel de l'inondation dans son quartier.
Éric Sauvé assis sur l'aqua-barrière qui protège depuis lundi sa cour à ras-de-rivière qui serait normalement le point d'entrée naturel de l'inondation dans son quartier. Photo Louis-Philippe Messier

Aqua-barrière

«L’aqua-barrière s’élève à environ trois pieds en ce moment, mais on pourrait la remplir encore davantage pour la rendre plus haute en cas de besoin, on s’ajuste au fur et à mesure», m’explique Carl Michaelson, le directeur des opérations de Hydra-SRS, la compagnie qui fournit le matériel de mitigation des inondations.

Les hommes de M. Michaelson ont planté une jauge sur le terrain de M. Sauvé pour mesurer les variations de niveau.

«En 2017, c’était vraiment l’enfer, les sacs de sable, et c’était moins efficace que les cloisons faites avec du matériel spécialisé comme depuis quelques années», se souvient Bob Désy, un employé de la voirie.

En plus de l’aqua-barrière, d’autres cloisons ont été réalisées avec des «parois musculaires» (muscle wall) réalisées avec des sortes de gros blocs de jeu de construction en plastique pouvant être imbriquées solidement les unes dans les autres, puis remplies d’eau pour les lester.

«C’est un amour, ça va vraiment bien, ces blocs-là!» ajoute M. Désy, tandis qu’il sort un boyau d’un camion-citerne pour le remplissage.

«Les sacs de sable servent seulement à tenir la bâche de plastique dont on recouvre la paroi musculaire pour l’étanchéité.»

Le bloc de cloison étanche appelée «paroie musculaire» (de son nom anglais Muscle Wall) est rempli d'eau après son assemblage.
Le bloc de cloison étanche appelée «paroie musculaire» (de son nom anglais Muscle Wall) est rempli d'eau après son assemblage. Photo Louis-Philippe Messier

Routine printanière

Une retraitée qui promenait son chien m’a dit ne pas s’en faire avec la menace d’inondation: «On se prépare comme ça tous les printemps, maintenant, c’est la routine», m’a-t-elle dit.

Un riverain, Mark Gontarz, aussi confiant que ses voisins à qui j’ai pu parler, s’inquiète toutefois de l’eau qui semble sortir des puisards de sa rue: «Est-ce que la rivière pourrait déborder en passant par ces tuyaux?» demande-t-il.

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