Grand Prix: un tsunami de touristes, mais qui va les accueillir?
Restos et hôtels font face à des défis sans précédent avec le retour de la F1

Olivier Faucher
Des restaurants et des hôtels de Montréal attendent un nombre record de touristes pour le week-end de la F1, ce qui est un casse-tête pour une industrie qui tente par tous les moyens de colmater les pénuries.
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«C’est drôle à dire, mais on est très craintifs», résume Carlos Ferreira, propriétaire du Ferreira Café, rue Peel.
Son restaurant, toujours extrêmement achalandé pendant le week-end du Grand Prix, accueillera jusqu’à 40 % moins de clients cette année en raison du manque d’employés. Il doit refuser plus de réservations que jamais.

«On n’a jamais mis autant d’énergie que cette année», soutient-il en parlant de la planification de sa plus grosse fin de semaine depuis 2019, le dernier passage de la F1 en ville à cause de la pandémie.
Malgré tous ses efforts, il est hanté par la perspective d’une éclosion de COVID qui forcerait le peu d’employés qu’il a à s’absenter durant ces journées cruciales.

Afflux «record» attendu
Même son de cloche du côté de l’Auberge Saint-Gabriel, où l’on prépare ce week-end depuis six mois.
«Si j’avais eu deux auberges ce samedi, j’aurais pu les remplir», illustre la directrice des ventes, Anne-Marie Hinse.
Cette demande sans précédent que vit l’industrie touristique n’est pas un hasard, selon Tourisme Montréal.
«Je pense que ça va être un chiffre record d’achalandage cette année, prévoit son PDG, Yves Lalumière. Ça fait plus longtemps à l’avance [que les autres éditions] que la ville affiche complet.»
Cela s’est fait ressentir du côté du luxueux Ritz-Carlton, où aucune chambre n’est disponible depuis le mois de mars, et ce, même si l’établissement impose comme plusieurs hôtels un minimum de quatre nuits par réservation pour ce week-end.
La pénurie de personnel est sans surprise un problème majeur dans l’industrie touristique pour un tel événement.
Au Ritz-Carlton, on a réussi à embaucher assez de gens, mais le défi sera d’offrir l’expérience d’un hôtel cinq étoiles.
«Il y a beaucoup de nouveaux, dit Katia Piccolino, directrice des ventes et du marketing. Ça va être un peu plus difficile.»
Rupture d’employés... et d’alcool
L’alcool en général, mais surtout le champagne, semble une autre denrée particulièrement rare cette année.
«On a quelqu’un à temps plein qui a fait de la recherche d’alcool dans les derniers mois, fait savoir Mme Hinse. On se fait toujours dire qu’il n’y en a pas et c’est presque du hasard d’en trouver.»
L’industrie peut tout de même se réjouir de ce retour en force des touristes après deux années catastrophiques.
«C’est essentiel à Montréal. On en a vraiment besoin», souligne Mme Hinse.
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