Un trafiquant de AK-47 rapidement de retour derrière les barreaux
Il avait repris ses habitudes criminelles en liberté


Camille Payant
Un dangereux trafiquant d’armes montréalais qui vendait des AK-47 sur le web est renvoyé derrière les barreaux pour avoir repris des activités criminelles seulement quelques semaines après avoir été libéré de prison.
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«Votre risque ne peut pas être géré dans la communauté et votre risque de récidive a augmenté au point d’être un risque indu pour la société», peut-on lire dans la décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) rendue le 16 décembre dernier à l’endroit d’Anatoliy Vdovin.
Vdovin, 53 ans, se trouvait au pénitencier depuis septembre 2018 pour avoir vendu des pièces de fusils d’assaut AK-47 sur internet. Les policiers avaient trouvé chez lui des pièces permettant d’assembler pas moins de 1000 de ces fusils automatiques capables de tirer 600 coups par minute.

Il a été libéré d’office en juillet dernier, puisqu’il avait purgé les deux tiers de sa peine. Malgré ses demandes, il n’avait pas été en mesure d’obtenir une libération conditionnelle auparavant en raison de sa dangerosité.
Vdovin devait toutefois respecter des conditions strictes. Il lui était notamment interdit d’aller sur le Net et devait rester dans un centre correctionnel communautaire.
Or, après seulement deux semaines de liberté, Vdovin s’est acheté un téléphone tout en affirmant qu’il n’avait pas accès à internet. Son agent de libération conditionnelle a toutefois été en mesure d’aller naviguer sur le web avec l’appareil.
Quand l’agent lui a mentionné qu’il était alors en non-respect de condition, Vdovin lui a répondu que ses conditions spéciales étaient des «conneries» et que les services correctionnels étaient «plein de merde».
«Cette attitude négative correspond à votre cycle de délinquance, où vous adhérez à des valeurs antisociales et suivez un mode de vie non conformiste», a noté la CLCC.

Libération suspendue
Puis, exactement deux mois après être sorti de prison, Vdovin a vu sa libération être suspendue puisque la CLCC a obtenu des informations de deux sources indiquant qu’il prenait part à des activités illicites.
La nature de ces activités n’a toutefois pas été divulguée par la Commission.
À l’audience, il a démenti y être impliqué et a affirmé que les agents de libération conditionnelle «se sont basés sur des rumeurs» pour le suspendre.
«La Commission détermine que les informations protégées sur vos activités sont révélatrices de votre implication dans un style de vie et des associations similaires à des schémas de délinquance antérieurs», peut-on lire.
Trois mois après son retour derrière les barreaux, la CLCC a indiqué que Vdovin n’avait toujours «pas réfléchi à [ses] propres attitudes et comportements qui ont entraîné [sa] suspension».
C’est pourquoi la Commission a décidé de révoquer sa libération d’office.
«Lorsque la Commission a présenté sa décision orale, vous l’avez interrompue et utilisé des blasphèmes pour déclarer que nous paierons pour tout et que vous nous reverrez bientôt », a conclu la CLCC.
-Avec Michaël Nguyen
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