Enlèvement du président de Cora: un témoin raconte avoir été payé 100 $ pour faire le guet
Il a fait le lien avec l’enlèvement du président de Cora en parlant avec les policiers


Roxane Trudel
Un ancien employé de l’homme accusé d’avoir pris part à l’enlèvement du président des restaurants Cora a raconté au jury mercredi comment il aurait été recruté sans s’en rendre compte pour faire le guet près de la maison de la victime.
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« Il m’a demandé si j’avais envie de faire de l’argent, un 100 $ rapide. Je n’ai pas posé de questions. Peut-être que j’aurais dû. Surveiller une rue, c’est sûr que c’est quelque chose de pas net. C’était sûrement de l’aveuglement volontaire », a admis mercredi Yacin Ben Romdhane, un ex-employé de Paul Zaidan.
L’homme de 33 ans témoignait au procès de son ancien employeur que la poursuite lie avec l’enlèvement et la séquestration de Nicholas Tsouflidis, le fils de la fondatrice de la chaîne Cora, les 8 et 9 mars 2017.

Un service
« Je savais que ce n’était pas pour planter des fraises, mais je n’ai pas posé de questions [...]. Je n’ai pas réfléchi. Paul, c’était comme un mentor. J’ai dit oui pour un service », a réitéré le témoin devant l’avocat de la défense qui l’a questionné pendant plusieurs heures, mercredi, au palais de justice de Laval.
M. Ben Romdhane avait travaillé pour Zaidan dans une station d’essence Canadian Tire, puis à titre d’hôte au restaurant Cora du quartier L’Île-des-Sœurs, à Montréal, dont l’accusé était propriétaire.

Après la fermeture du restaurant, les deux hommes se sont vus à quelques reprises pour des services. Le témoin aurait notamment aidé Zaidan à faire des achats, tandis que l’accusé a aidé M. Ben Romdhane avec ses impôts.
Le trentenaire a expliqué mercredi que plus d’un an après l’enlèvement, il a été contacté par les policiers qui avaient repéré sur le réseau son cellulaire et celui de l’accusé près de chez la victime.
C’est là que M. Ben Romdhane dit avoir fait le lien avec le kidnapping.
« J’ai fait une watch qui pourrait être liée », aurait-il alors confié aux enquêteurs.
Tanné des jeux et du froid
Cette soirée-là, il serait parti sans prévenir Zaidan après environ une heure et demie à guetter la rue parce qu’il était « lassé » de ses jeux de téléphone. Il avait froid et faim. Il avait été payé la veille par l’accusé, a expliqué M. Ben Romdhane.
Au fil des discussions avec les enquêteurs, il s’est souvenu que Zaidan lui avait déjà montré une maison de la rue Principale à Laval, car il voulait son avis.
« Je lui ai dit que la maison est super belle, mais que je ne sais pas s’il en a besoin parce qu’il a déjà une très grande maison », a commenté le témoin mercredi.
Cette propriété a été reconnue précédemment par Nicholas Tsouflidis comme étant le lieu où il aurait été séquestré.