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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Un système international multipolaire

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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2022-03-19T09:00:00Z
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Au sortir de la guerre froide, au début des années 1990, plusieurs ont cru, ou du moins, ont voulu croire, que le siècle à venir serait unipolaire.

Il n’y aurait dans le monde qu’une grande puissance : les États-Unis. Ils imposeraient leur souveraineté impériale de manière unilatérale ou à travers les institutions de la gouvernance mondiale, mais ils imposeraient leur puissance, sans hésitation.

  • Écoutez la rencontre Mathieu Bock-Côté et Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 10 h via QUB radio :

États-Unis 

À travers la mondialisation, toutes les sociétés seraient appelées à s’occidentaliser. Un même modèle s’imposerait partout. 

Mais ce n’est pas ce qui s’est passé. La mondialisation heureuse prophétisée par l’intellectuel français Alain Minc a duré une dizaine d’années. 

Dès le 11 septembre 2001, on a compris que la renaissance de l’islam et la pénétration de l’islamisme en Occident seraient source de nouvelles tensions civilisationnelles. 

Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.

Le retour sur la scène mondiale de grands pays qui avaient connu une relative décadence dans le cadre de la modernité européenne témoigne aussi de la fin du monde unipolaire. 

La Chine sera la grande puissance du présent siècle. L’Inde pèsera aussi. La Russie ne tolère pas son déclassement post-guerre froide et mise sur une politique de puissance pour reconstituer son empire. Elle oblige ainsi l’Europe à se poser la question de sa capacité militaire. Car quoi qu’on dise sur la réanimation de l’OTAN suite à l’invasion de l’Ukraine, les intérêts géopolitiques de l’Amérique du Nord et de l’Europe occidentale correspondent de moins en moins. 

Puissance

Que retenir de ce portrait d’ensemble ? Que l’Occident n’a plus les moyens d’imposer ses normes partout, que notre monde voit des civilisations différentes s’affronter directement ou indirectement, et que s’il veut défendre ses intérêts, il ne peut plus se contenter du soft power économique et diplomatique. Peut-être devra-t-il aussi se demander si la déconstruction des nations et le flou identitaire, dans lequel il s’est perdu depuis trente ans, tiennent dans ce monde abrupt.  

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