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Culture

Un retour en force pour Clement Jacques, 5 ans après «La Voix»

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Nathalie Slight

2025-04-04T10:00:00Z
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Après avoir pris une longue pause de la musique, c’est par un beau hasard de la vie que Clement Jacques s’est remis à l’écriture de chansons. Sous son look de bad boy, l’auteur-compositeur-interprète et papa de deux enfants révèle sa grande sensibilité et ses réflexions sur la vie à travers l’album IRIS!

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Clement, IRIS est ton premier album en sept ans. Pourquoi une aussi longue pause?

Après mon dernier album, j’ai pris une petite pause, sans savoir que ce serait aussi long. J’ai écrit deux chansons pour moi et une pour Isabelle Boulay: Nulle part ailleurs. Puis, question de faire bouger les choses, j’ai aussi participé à La Voix en 2020. Mais comme c’était diffusé en pleine pandémie, la visibilité n’a pas eu l’effet escompté. Depuis que je fais de la musique, j’ai toujours un peu l’impression de tomber entre deux chaises, d’avancer en ayant le vent dans la face.

Pourquoi donc?

Je ne sais pas comment l’expliquer. Tu as beau avoir du talent, travailler fort, être passionné, écrire de bonnes chansons et être bien entouré, tout ça ne garantit pas le succès. Il y a quelque chose d’insaisissable, une question de timing, peut-être, qui fait que ça fonctionne en musique. Après La Voix, je n’avais plus de contrat de disque, donc aucune bonne raison d’habiter à Montréal. Je suis donc retourné dans mon coin de pays, dans le Bas-Saguenay.

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C'était un grand changement de vie!

En effet, mais je ne l’ai jamais regretté. Durant la pandémie, j’ai donné un spectacle au Saguenay, lors de la réouverture des salles, à l’époque de la distanciation sociale. C’est là que j’ai rencontré ma blonde, Audrey. Les choses se sont enchaînées assez rapidement. Elle a déménagé chez moi, puis nous avons eu deux enfants en trois ans, Rose-Adèle, trois ans, et Louandre, qui aura deux ans en mai.

Avais-tu fait une croix sur la musique?

Non. La musique va toujours faire partie de mon ADN, mais je faisais autre chose pour gagner ma vie. J’ai travaillé dans le domaine de la construction, puis nous avons fait deux longs séjours au Mexique en famille... ce qui n’est pas nécessairement des vacances, lorsqu’on voyage avec de jeunes enfants. (rires)

Comment t’est venue l’envie d’enregistrer un nouvel album?

C’est un pur hasard. J’ai appelé mon ancien gérant, Nicolas Lemieux, pour une question de subvention. Ça faisait quelques années que je ne lui avais pas parlé. Il a réorienté sa carrière dans les grands événements artistiques, comme Harmonium symphonique et Riopelle symphonique. Il ne représente plus vraiment d’artiste, mais il m’a dit: «Si tu veux faire un album, j’embarque avec toi!»

Comment as-tu réagi?

J'ai pris deux semaines pour y penser. Quand je l’ai rappelé, j’avais réfléchi à mon affaire: je voulais entreprendre ce projet avec une vision différente. Au lieu de faire les choses tout seul, à ma manière, j’avais envie de mettre mon ego de côté, d'être plus ouvert aux collaborations, et d'essayer le plus possible de me mettre au service de mes chansons.

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Bruno Petrozza / TVA Publication
Bruno Petrozza / TVA Publication

Tu as enregistré l’album à Nashville. Comment as-tu trouvé l’expérience?

J’ai tripé solide! Pour mes précédents albums, j’enregistrais tous les instruments moi-même, piste par piste. Là, avec les musiciens de studio sur place, j’entendais mes chansons prendre forme instantanément. C'était un feeling incroyable! J’ai aussi eu la chance de visiter la ville et d’aller voir des spectacles. Je souhaite à tous les mélomanes de visiter Nashville au moins une fois dans leur vie. La musique est omniprésente dans cette ville!

Ta reprise de la chanson Picture, avec Marie-Mai, joue présentement à la radio. Comment est née cette belle collaboration sur ton album?

David Laflèche est le réalisateur de mon album. Lorsqu’on discutait ensemble de la possibilité de traduire la chanson Picture, il m’a dit que son ex, Marie-Mai, était la meilleure pour bien faire sonner des paroles anglophones en français. Par la suite, nous avons enregistré un démo pour l'envoyer à Kid Rock, afin qu’il approuve notre version, puisqu’il est l’auteur de ce hit.

Kid Rock a entendu ta chanson!

Eh, oui! Et sa co-autrice, Sheryl Crow, aussi. Ils ont, paraît-il, bien aimé notre version. Au départ, Marie-Mai n’était pas censée enregistrer Picture avec moi, mais notre complicité était tellement bonne qu’on ne pouvait pas passer à côté de cette opportunité. On a enregistré le clip de la chanson à Las Vegas. C’était ma première expérience de jeu et, sincèrement, j’ai adoré ça! Il faut croire que j’ai un peu de comédien en moi! (rires)

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Tu as une autre belle collaboration sur l’album, soit celle avec Patrick Norman.

Alors qu’on lançait des noms de possibles collaborations, j’ai nommé Patrick Norman. Le lendemain, mon gérant lui envoyait une demande avec un résumé de ma carrière, et le soir même, il acceptait l’invitation. Deux semaines plus tard, nous étions en studio pour enregistrer ensemble une version francophone du classique Father and Son.

(Des larmes montent aux yeux de Clement)

Lors de l’enregistrement, nous étions face à face. Patrick a chanté sa partie et lorsque mon tour est venu de chanter, j’ai craqué. Je pensais bien sûr à mon père, mais aussi à moi, qui pourrais un jour chanter cette chanson à mon fils. La paternité, ça brasse bien des émotions. Ça nous fait voir la vie différemment.

Tu disais plus tôt que tu avais l’impression d’avancer en ayant le vent dans la face, mais on dirait qu’avec cet album, tu avances avec le vent dans le dos!

Vous n’avez pas idée à quel point ça fait du bien! Pour la première fois de ma vie, je suis dans une spirale positive. Tout s’enchaîne naturellement. Je me sens sur mon «X» dans toutes les sphères de ma vie. Après le lancement de mon album, je vais partir en tournée cet automne. J’ai déjà plusieurs dates de bookées. Câline que c’est le fun, tout ce qui m’arrive présentement!

Habites-tu toujours dans le Bas-Saguenay?

Oui. Je fais beaucoup de route, mais ça ne me dérange pas du tout, parce que je trouve mon équilibre entre le travail en ville et la vie en région. Je dois par contre souligner l’apport incroyable de ma blonde dans tout ça: c’est elle qui s’occupe de notre petite famille en mon absence, en plus de travailler à temps plein comme technicienne en éducation spécialisée dans une école. Grâce à elle, je peux profiter pleinement de tout ce qui m’arrive de beau présentement, et je lui en suis infiniment reconnaissant!

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