Un retard en chirurgie qui sera dur à rattraper en Estrie

La cheffe du département de chirurgie au CIUSSS de l'Estrie-CHUS, Anne Méziat-Burdin, doute que le ministère de la Santé et des Services parvienne à ramener les listes d’attente en chirurgie à un niveau prépandémie d’ici deux à trois ans.

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Après une attente de trois ans, Léona Boucher a finalement été opérée à la jambe droite l'été dernier. Elle attend maintenant une opération à l'autre jambe.

«J’ai tellement fait travailler mon autre jambe pendant ces années que là, c’est elle qui en souffre. J’espère être appelée d’ici la fin de l’année, mais je n’ai aucune idée», a confié Mme Boucher à TVA Nouvelles.

Celle-ci fait partie des 15 000 Estriens et Estriennes à attendre une chirurgie. Avant la pandémie, la liste d'attente était sous la barre des 10 000 patients.

Mercredi dernier, lors de l'étude des crédits budgétaires, le ministre de la Santé et de Services sociaux Christian Dubé s'est donné deux à trois ans pour rattraper le retard accumulé dans les chirurgies en raison de la pandémie.

La cheffe du département de chirurgie n‘est pas convaincue de cet échéancier. «Il y a tellement d’incertitude, ça ne donne rien de faire des promesses électorales. L’important, pour l’instant, c’est de tout faire pour garder notre personnel, éviter que d’autres partent en congé de maladie ou quittent leur emploi parce qu’ils sont découragés», a clamé Anne Méziat-Burdin.

Au cabinet du ministre de la Santé, on indique que le recrutement et la valorisation du personnel sont justement au cœur du plan de Christian Dubé.