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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Le promoteur immobilier Jean-François Malo a commandé l’attaque d’un avocat par vengeance

Il a été reconnu coupable mardi de voies de fait graves à l’endroit de l’avocat Nicholas Daudelin, en mars 2020

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Photo portrait de Erika Aubin

Erika Aubin

2025-05-20T14:25:05Z
2025-05-20T15:15:40Z
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Un promoteur immobilier de Joliette a été reconnu coupable d’avoir commandé par pure vengeance l’attaque d’un avocat, qui a été atteint par balle il y a cinq ans à sa résidence de Mont-Saint-Hilaire.

• À lire aussi: Le sort du promoteur immobilier de Joliette sera connu cinq ans après l’attaque contre un ex-avocat de Desjardins

• À lire aussi: Tentative de meurtre sur un avocat: un promoteur immobilier échoue encore une fois à éviter un procès en raison des délais

«L’accusé, en mandatant les agresseurs, avait un seul but; se venger», a expliqué le juge Denys Noël avant de déclarer Jean-François Malo coupable de voies de fait graves. L’accusé a toutefois été acquitté d’intimidation et d’entrave à la justice.

En mars 2020, le promoteur immobilier de Joliette a envoyé deux hommes de main attaquer l’avocat Nicholas Daudelin à son domicile. Il avait été atteint par un projectile à une jambe.

Les deux assaillants embauchés par Malo, Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye et Daouda Dieng, ont déjà été condamnés à 9 et 10 ans de détention pour avoir déchargé une arme à feu en direction de l’avocat.

Photo fournie par la cour
Photo fournie par la cour

À l’époque, Me Daudelin représentait le Mouvement Desjardins dans des litiges civils de plusieurs millions de dollars contre Malo. Cette poursuite lui causait d’importantes difficultés financières.

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Pas crédible

Lors de son procès, l’homme de 46 ans a fait valoir qu’il n’était aucunement inquiet financièrement et qu’il n’avait aucun mobile pour commander l’agression. Le juge n’a toutefois pas cru son témoignage. «On est loin du compte», a dit le magistrat.

Quelques semaines avant l’attaque, un article du Journal qui rapportait certaines allégations de Desjardins concernant Malo l’a mis en colère. Il a ensuite transmis à un de ses complices une liste de personnes qu’il considérerait comme ses ennemis, et sur laquelle figurait le nom de Me Daudelin.

À son procès, Malo a indiqué que cette liste était simplement destinée à un marabout pour qu’il envoie des ondes positives et négatives. «Ses explications n’ont aucun sens», a tranché le juge.

Courtoisie
Courtoisie

«Les agresseurs ne connaissaient pas personnellement Me Daudelin. [...] Je considère qu’après analyse avec l’ensemble de la preuve, il est impossible qu’ils aient décidé d’agir de leur propre chef. Ce genre de conclusion serait une déduction irrationnelle et une pure spéculation», a aussi souligné le juge Noël.

La preuve a aussi permis d’établir que Malo a transmis l’adresse personnelle de la victime et fait des transferts d’argent à Ndiaye après l’agression.

Deux procès et moult requêtes

Ce verdict met ainsi fin à une longue saga judiciaire qui s’étirait depuis cinq ans.

À l’hiver 2024, un premier procès bien entamé a soudainement avorté quand le juge Christian Jarry s’est récusé en raison d’une apparence de partialité. Ni la Couronne ni la défense n’en connaissent les motifs, car la lettre d’explication du magistrat demeure sous scellés.

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Malo a essayé à deux reprises d’obtenir un arrêt des procédures pour délais déraisonnables, mais en vain. Il a aussi présenté au moins une vingtaine de requêtes au fil des procédures. Dans le cadre d’une requête, il a été acquitté de tentative de meurtre, le chef d’accusation le plus grave qui pesait contre lui.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Les cinq dernières années ont été difficiles pour la victime, selon la procureure de la Couronne, Me Tian Meng. «Une déclaration de culpabilité, c’est une reconnaissance de tout ce qu’il a vécu depuis cinq ans», a-t-elle expliqué en sortant de la salle d’audience.

Le dossier revient en septembre prochain au stade des observations sur la peine. Malo risque jusqu’à 14 ans de détention.

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