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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Le sort du promoteur immobilier de Joliette sera connu cinq ans après l’attaque contre un ex-avocat de Desjardins

Jean-François Malo aurait commandé une attaque contre l’avocat à deux hommes de main

Jean-François Malo lors de son premier procès au palais de justice de Longueuil.
Jean-François Malo lors de son premier procès au palais de justice de Longueuil. Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
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Photo portrait de Erika Aubin

Erika Aubin

2025-02-28T20:30:00Z
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Après moult requêtes, des tentatives pour échapper à la justice et un premier procès avorté en plein milieu, le sort d’un promoteur immobilier de Joliette est finalement entre les mains d’un juge, cinq ans après qu’un avocat a été atteint par balle à sa résidence de Mont-Saint-Hilaire.

On reproche à Jean-François Malo d’avoir envoyé deux hommes de main attaquer l’avocat Nicholas Daudelin à son domicile, en mars 2020. Il avait été atteint par un projectile à une jambe.

Le soir de l'attaque le 26 mars 2020, des policiers se sont rendus à la résidence de l’avocat Nicholas Daudelin, à Mont-Saint-Hilaire.
Le soir de l'attaque le 26 mars 2020, des policiers se sont rendus à la résidence de l’avocat Nicholas Daudelin, à Mont-Saint-Hilaire. Photo d'archives

À l’époque, Me Daudelin représentait le Mouvement Desjardins dans des litiges civils de plusieurs millions de dollars contre Malo, un promoteur immobilier de Joliette.

Les procédures judiciaires qui traînent depuis des années ont connu rebondissement par-dessus rebondissement, mais le juge Denys Noël doit finalement rendre son verdict en mai. L’homme d’affaires a lancé plusieurs dizaines de requêtes pour éviter son procès.

La porte de la résidence de Me Nicholas Daudelin avait reçu un projectile.
La porte de la résidence de Me Nicholas Daudelin avait reçu un projectile. Photo déposée à la cour

Un premier procès avorté

Puis au beau milieu d’un premier procès à l’hiver 2024, le juge Christian Jarry s’est soudainement récusé en raison d’une apparence de partialité. Ni la Couronne ni la défense n'en connaissent les motifs, car la lettre d’explication du magistrat demeure sous scellés.

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L’accusé de 46 ans a aussi essayé à deux reprises d’obtenir un arrêt des procédures pour délais déraisonnables, mais en vain.

Dans le cadre d’une énième requête, il a été acquitté cet automne de tentative de meurtre, mais il est toujours accusé de voies de fait graves contre Nicholas Daudelin, d’intimidation et d’entrave à la justice.

La victime, qui est depuis devenue juge, a dû témoigner à plusieurs reprises, notamment au procès de ses assaillants Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye et Daouda Dieng. Ils ont été condamnés à 9 et 10 ans de détention pour avoir déchargé une arme à feu en sa direction.

Sur cette image de caméra de surveillance déposée en cour, on voit Jean-François Malo (à gauche) et Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye, un mois après l’attaque.
Sur cette image de caméra de surveillance déposée en cour, on voit Jean-François Malo (à gauche) et Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye, un mois après l’attaque. Photo fournie par la cour

Une liste d’ennemis

Une liste de personnes que Malo considérerait comme ses ennemis et sur laquelle figurait le nom de Nicholas Daudelin a été retrouvée dans le cellulaire de Ndiaye après l’attaque.

Malo lui a transmis cette liste quelques jours après la publication d’un article du Journal, qui rapportait certaines allégations de Desjardins le concernant. Ce reportage l’a mis en colère, selon la Couronne. Il était convaincu que Me Daudelin était la source de la fuite, puisqu’il a déjà travaillé pour Radio-Canada.

Nicholas Daudelin, anciennement avocat pour le Mouvement Desjardins, est aujourd'hui devenu juge à la Cour du Québec.
Nicholas Daudelin, anciennement avocat pour le Mouvement Desjardins, est aujourd'hui devenu juge à la Cour du Québec. Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

Une demande pour obtenir l’adresse personnelle de Nicholas Daudelin a d’ailleurs été faite, au lendemain de l’article, à une agence d’investigation par l’avocat de Malo, Me Pascal Beaupré.

Prétendre que Ndiaye et Dieng aient agi seuls serait contraire au bon sens, estime la poursuite. Ils n’avaient aucun lien avec la victime.

«Ils n’ont donc aucune raison de prendre un véhicule en pleine fermeture totale en raison de la pandémie, et de faire le trajet [...] pour fusiller une personne qui est un pur inconnu pour eux», ont insisté Me Tian Meng et Me Marilyn L’Italien-Leblanc.

La défense estime plutôt que la preuve circonstancielle de la poursuite est insuffisante et ne permet pas de démontrer que Malo a commandité l’attaque.

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