Ces jolies fleurs sont parmi les premières à fleurir au printemps
Albert Mondor
Les bruyères de printemps figurent parmi les premiers végétaux à fleurir dans les jardins une fois l’hiver terminé. Dans certaines régions du sud de la province, ces plantes arborent leur floraison rose ou blanche dès la fin du mois de mars ou au début d’avril, et ce, jusqu’en mai.
La bruyère de printemps – appelée Erica carnea en latin – est un petit arbuste rampant qui pousse à l’état sauvage dans certaines montagnes d’Europe, principalement dans les Alpes et en Écosse. Sur les 860 espèces de bruyères répertoriées, Erica carnea est assurément la plus rustique et la mieux adaptée au climat québécois.
Il existe plus d’une centaine de cultivars issus de cette espèce, qui sont pour la plupart rustiques jusqu’en zone 4. Leur floraison blanche ou rose, qui se prolonge pendant six à huit semaines, se déroule habituellement au début du printemps, parfois dès la fin de mars ou le début d’avril dans le sud-ouest du Québec. Les bruyères sont donc les premières plantes à fleurir dans les jardins. Leur feuillage est généralement de couleur vert foncé; quelques rares cultivars arborent des feuilles jaunes ou dorées.
Les cultivars de bruyères accompagnent très bien les rhododendrons de petite taille qui sont originaires des montagnes ou de la toundra. Par exemple, la floraison blanche de la bruyère «Springwood White» se marie fort bien aux fleurs violettes du Rhododendron impeditum ou du R. «Ramapo». La majorité des cultivars de bruyères sont également magnifiques lorsqu’ils sont cultivés en pots ou dans les boîtes à fleurs en compagnie de lierre commun et de pensées.
Exigences particulières
Les divers cultivars de bruyères apprécient le plein soleil ou la mi-ombre. Ils peuvent également tolérer une ombre légère. Ainsi, ces plantes poussent très bien le long d’une haie ou d’un boisé faisant face au nord. Elles peuvent même être plantées sous des petits arbres au feuillage très léger, comme l’amélanchier du Canada. Par contre, évitez de les planter sous de grands arbres au feuillage dense. Dans de telles conditions, leurs tiges s’étiolent rapidement et portent peu de fleurs. Il est également essentiel que le sol dans lequel plongent leurs racines soit bien drainé mais toujours humide, une sécheresse prolongée leur étant parfois fatale.
Ces plantes sont réputées pour aimer les sols sableux pauvres, légers et acides, dont le pH varie de 5,5 à 6,5, tels que ceux retrouvés dans les Laurentides et les Appalaches. En fait, le terreau qui convient le mieux aux bruyères est constitué d’une partie de terre sableuse, d’une partie de compost forestier, d’une partie de tourbe de sphaigne et d’une partie de gravier de granit fin.
Les bruyères s’adaptent toutefois difficilement aux sols plus riches, plus lourds et alcalins de la région de Montréal. En amendant un sol argileux avec du compost, de la tourbe de sphaigne et du gravier de granit fin, on peut espérer voir les bruyères qui y sont plantées survivre quelques années.
Jolis cultivars de bruyères
Voici la description de quelques cultivars de bruyères particulièrement attrayants. Vous pourrez retrouver ces végétaux à la Pépinière Villeneuve, située à L’Assomption en banlieue de Montréal, un des plus grands producteurs de bruyères de l’est du Canada.
«Ann Sparkes»
Floraison rose en avril et en mai, feuillage jaune doré aux nouvelles pousses rouge orangé, 15 cm de hauteur sur 25 cm de largeur.
«Golden Starlet»
Floraison blanche en avril et en mai, feuillage vert jaunâtre prenant une teinte plus jaune à l’automne, 15 cm de hauteur sur 45 cm de largeur.
«Loughrigg»
Floraison rose en avril et en mai, feuillage vert foncé légèrement teinté de bronze, 15 cm de hauteur sur 55 cm de largeur.
«Myretoun Beauty»
Floraison rose pourpré en avril et en mai, 15 cm de hauteur sur 45 cm de largeur.
«Springwood Pink»
Floraison rose de la fin de mars à mai, 15 cm de hauteur sur 45 cm de largeur.
«Springwood White»
Floraison blanche de la fin de mars à mai, 15 cm de hauteur sur 45 cm de largeur.
