Un mauvais signal pour Québec

Karine Gagnon
La fin des activités de Medicago au pays envoie un bien mauvais signal pour la région de Québec, qui souffre d’un flagrant manque de leadership politique.
La fierté, c’est le leitmotiv de Québec depuis 2008. Or cette fierté en prend pour son rhume avec cette nouvelle annoncée dans la plus grande froideur. Sans crier gare, ce sont 300 personnes hautement qualifiées qui se sont retrouvées sans emploi. C’est triste.
Mais c’est aussi toute la fibre entrepreneuriale et technologique, sur laquelle repose la relance de la région, depuis les années 1990, qui est touchée en plein cœur par cette mauvaise nouvelle.
Le premier ministre Philippe Couillard avait parlé de l’implantation de l’usine de Medicago comme « du plus important investissement industriel » annoncé à Québec en 10 ans.
Le maire Régis Labeaume avait pour sa part affirmé qu’il fallait voir là « une preuve qu’on est en train de gagner notre pari » avec la revitalisation du secteur d’Estimauville.
Certes, depuis, un mégahôpital a été construit dans le secteur, le tramway va y circuler, et plusieurs projets immobiliers ont levé.
Sauf qu’en novembre, Le Journal rapportait que la Ville avait échoué dans ses démarches pour attirer Premier Tech dans son secteur Inno Vitam, et qu’aucun terrain n’avait encore été vendu pour le projet annoncé en 2019.
La revitalisation annoncée s’avère chancelante et les commerçants du secteur s’inquiètent. On les comprend.
- Écoutez la chronique de Karine Gagnon, chroniqueuse politique au Journal de Montréal et au Journal de Québec au micro de Richard Martineau sur QUB radio :
Voyants au rouge
Depuis l’échec des vaccins de l’entreprise, rejetés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les gouvernements auraient dû voir venir cette nouvelle bien avant.
Les voyants étaient au rouge, mais c’est comme si personne n’avait allumé. Quand on dit que Québec manque de leadership politique, en voilà un parfait exemple.
Comment expliquer que le gouvernement du Québec n’ait pas tiré plus vite la sonnette d’alarme, lui qui savait depuis décembre qu’une fermeture était envisagée ? Qui était aussi au courant ?
Le gouvernement du Québec discute avec des « repreneurs potentiels ». On verra si les efforts porteront fruit. Quoi qu’il en soit, à Québec, on vit sur les efforts et les réalisations du passé, mais qu’en est-il de l’avenir ?
De l’espoir
Depuis des années, Québec profite de son bel élan, porté par un taux de chômage qui demeure parmi les plus bas au pays. Son économie est solide et diversifiée, certes. Mais aucune ville ni région ne peut se permettre de se laisser porter, surtout pas en cette période économique difficile.
Il faut tout faire pour éviter que Québec retombe dans ses vieux démons. Pour cela, il faut une vision afin de définir l’avenir de la région.
Des leaders semblent se mobiliser afin de réfléchir à la meilleure approche, comme quoi il y a de l’espoir. Vivement que leurs voix se manifestent.