Un jeune scientifique tué par un poids lourd
Le camionneur a été accusé mardi de délit de fuite


Laurent Lavoie
Le cycliste qui a perdu la vie après avoir été heurté par un poids lourd lundi, à Montréal, était un jeune scientifique italien venu au Québec pour poursuivre d’importantes études.
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« C’était une personne très attentionnée. Il voulait tout faire pour aider les gens autour de lui », a relaté Giacomo Balistreri, un collègue et ami d’Andréa Rovere, la victime trentenaire.
Il a quitté l’Italie pour amorcer, en 2015, son doctorat en sciences de l’énergie et des matériaux à l’Institut national de recherche scientifique (INRS).
« Il était très travaillant. Il avait un projet qui était unique, a indiqué Luca Razzari, son professeur. Tant du côté du travail que du côté personnel, c’est vraiment une grosse perte pour mon groupe et la communauté de l’INRS. »

Triste tournure
Le parcours de celui qui était désormais stagiaire postdoctoral a pris une tournure tragique lundi après-midi.
M. Rovere roulait à vélo en direction sud sur l’avenue du Parc lorsqu’un camion qui circulait dans le même sens l’a happé mortellement en effectuant un virage à droite à la hauteur de l’avenue Mont-Royal. Selon des commerçants témoins de la scène, il ne portait pas de casque.
Victime
Le suspect et chauffeur pour l’entreprise Épandage Dion & Fils, Brandon Marchand-Bibeau, a poursuivi son chemin et a été arrêté le jour même dans l’arrondissement d’Outremont.
L’homme de 25 ans a brièvement comparu, mardir, par visioconférence et a été accusé de ne pas s’être arrêté « sachant ou ne se souciant pas que l'accident a entraîné des lésions corporelles ayant causé la mort » du cycliste.
Marchand-Bibeau a dû rendre son permis de conduire et déposer une caution de 1000 $, tandis qu’une proche s’est engagée à verser 2000 $ s’il ne respectait pas ses conditions.
« On sympathise avec la famille », a réagi Éric Dion, propriétaire d’Épandage Dion & Fils, toujours ébranlé.
Encore du Travail à faire
Pourtant, le partage de la route entre les poids lourds et les cyclistes s’est amélioré dans les dernières années à Montréal, aux yeux de Patrick Morency, médecin spécialiste en santé publique.
« Ça n’empêche pas qu’il reste malheureusement beaucoup de travail à faire pour sécuriser, en particulier, les grandes artères, que ce soit du Parc, d’Henri-Bourassa, de René-Lévesque [...]. Pour les piétons et les cyclistes, particulièrement aux intersections, ça pose un risque », a mentionné Dr Morency.
– Avec Michaël Nguyen et Jonathan Tremblay