Intervention à Ottawa: un «important point tournant» dans l’occupation
Raphaël Pirro
Au moment où les forces policières progressaient vendredi midi dans la zone occupée d’Ottawa, des ministres fédéraux ont relevé un «progrès significatif» sur le terrain dans les dernières 24 heures, ce qui constitue un «important point tournant» dans la situation.
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Ceux-ci ont rappelé l’important rôle que joue l’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence dans la gestion de l’occupation, mais que le gouvernement l’a fait à reculons en espérant pouvoir le révoquer «le plus rapidement possible».
«Ne confondons pas l’occupation et les barricades illégales avec des manifestations légitimes», a déclaré le ministre de la Justice, David Lametti. «Les Canadiens savent à quoi ressemble une manifestation : ça ne ressemble pas à ce qui se passe sur la rue Wellington, à ce que nous avons vu à Coutts ou à Emerson.»

«Nous l’invoquons pour ceux qui ne peuvent plus marcher en sécurité dans les rues de notre capitale. Nous l’invoquons au nom du droit des travailleurs de gagner leur vie et des entreprises de servir leurs clients», a-t-il ajouté.
Les trois semaines d’occupation ont été «profondément troublantes» non seulement pour les habitants de la ville d’Ottawa, mais pour les Canadiens à travers le pays, selon la vice-première ministre Chrystia Freeland.
«À l’heure actuelle, notre économie et notre démocratie sont confrontées à une menace grave, financée par des acteurs étrangers», a-t-elle déclaré.
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Des mesures qui changent la donne, selon le gouvernement
Appelés à justifier le recours exceptionnel à la Loi, les ministres ont fait valoir que le décret permettant de qualifier des rassemblements comme étant «illégaux» a été une clé, car il a permis aux policiers de mieux «identifier et renforcer» le périmètre en question.
«C’est un outil important pour les forces policières en ce moment pour clarifier [le fait] qu’il faut quitter et sortir maintenant», a dit le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino.

Une seconde mesure jugée «importante» dans les mouvements d’aujourd’hui est celle visant la mobilisation des remorqueuses pour dégager les rues du centre-ville, car les chauffeurs se sentent plus «protégés» maintenant qu’ils ont reçu les coudées franches pour intervenir.
«Avant, ils avaient démontré de fortes réticences», a indiqué le ministre Lametti. Auparavant, certains remorqueurs refusaient de venir sur place pour déplacer les camions, par crainte de représailles.
Un vote aura lieu au Parlement en début de semaine prochaine pour révoquer ou non la Loi sur les mesures d'urgence. Le Parti conservateur et le Bloc québécois ont l'intention de s'opposer à la Loi, alors que le NPD doit appuyer le gouvernement.