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L'article provient de 24 heures

Un homme filmerait des femmes à leur insu à Montréal en les draguant: «J’étais vraiment en tabarnak!»

Capture d'écran
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Photo portrait de Genevieve            Abran

Genevieve Abran

2025-06-27T17:18:08Z
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«J’étais vraiment en tabarnak, parce que je n’ai jamais consenti à ça.»

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Le 20 juin dernier, Sandrine se serait fait aborder par un inconnu alors qu’elle marchait avec une amie sur la promenade Wellington, dans l’arrondissement de Verdun, à Montréal.

L’homme lui aurait demandé des recommandations de restaurants, avant de lui faire des avances, qu’elle aurait vite refusées. Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’elle se faisait filmer, probablement à l’aide d’une caméra cachée dans des lunettes fumées de type Ray-Ban Meta.

Les images de l’interaction se seraient retrouvées sur TikTok, quelques jours plus tard.

«On ne s’est pas rendu compte qu’il nous filmait. Il ne nous a jamais dit qu’il nous filmait. Il ne nous a jamais dit qu’il mettrait ça sur ses réseaux sociaux», raconte Sandrine, en entrevue à 24 heures.

Elle soutient que c'est son propriétaire qui l’a informée qu’une vidéo d’elle circulait sur TikTok.

«J’étais aussi en criss que mon proprio soit tombé dessus, mais aussi de ne pas savoir qui d’autre est tombé sur cette vidéo», confie-t-elle.

La vidéo aurait depuis été retirée après que l’amie de Sandrine a contacté l’homme derrière le compte en le menaçant de porter plainte. Le Service de police de Montréal (SPVM) aurait aussi été informé de la situation.

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Le même modus operandi

Johanne raconte s’être fait approcher de la même manière alors qu’elle marchait dans Verdun, le 22 juin dernier.

«Il m’a complimentée, il m’a posé plusieurs questions comme où j’habitais ou les endroits que je fréquentais. J’avais l’impression qu’il voulait savoir où me trouver pour qu’on se recroise», soutient-elle.

«Il m’a demandé si on pouvait s’échanger nos [comptes] Instagram. J’étais mal à l’aise, j’ai menti. J’ai dit que j’avais un chum et je suis partie», ajoute-t-elle. 

Depuis qu’elle a vu une publication du conjoint de Sandrine dénonçant l’homme aux lunettes fumées, Johanne craint, elle aussi, d’avoir été filmée à son insu.

«C’est une atteinte à ma vie privée. Je trouve souvent que les hommes qui sont trop agressifs dans leur façon d’approcher les femmes sont des prédateurs et ça confirme que je dois suivre mon intuition», souligne-t-elle.

Capture d'écran tirée de Facebook
Capture d'écran tirée de Facebook

Le compte TikTok montré du doigt par Sandrine rassemble des dizaines de vidéos dans lesquelles des femmes se font draguer. La plupart des vidéos sont filmées à Verdun ou en bordure du canal Lachine.

Sous les vidéos, il y a plusieurs commentaires positifs d’hommes.

La personne derrière le compte TikTok n’a pas répondu aux questions de 24 heures. Nous avons décidé de taire son identité par respect pour les femmes qui n’ont pas consenti à être filmées.

Le SPVM a affirmé prendre connaissance de la situation en réponse à un courriel envoyé par 24 heures.

«Le SPVM encourage toute personne qui craint pour sa sécurité ou son intégrité physique à contacter le 911 ou se présenter dans un poste de quartier», soutient-on.

Est-ce que c’est légal?

Personne ne peut utiliser une photo ou une vidéo de vous sans votre permission, insiste Éducaloi.

«C’est votre droit à l’image et c’est à vous de décider l’utilisation qui peut être faite de cette image. Vous pouvez donc vous opposer à sa reproduction ou à sa diffusion», peut-on lire sur le site de l’organisme.

«Si la diffusion de la photo ou de la vidéo porte atteinte à l’estime d’une personne, c’est-à-dire qu’elle lui cause de l’inconfort ou des tracas, cette personne peut s’adresser à un juge et demander un montant d’argent pour réparer le tort qu’elle a subi» ajoute Éducaloi.

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