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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Un G7 comme dans la cour du roi Trump

Les leaders présents au sommet qui a lieu à partir de dimanche en Alberta feront la file pour avoir une audience avec le turbulent président

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Photo portrait de Guillaume St-Pierre – analyse

Guillaume St-Pierre – analyse

2025-06-14T04:00:00Z
2025-06-14T11:50:43Z
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OTTAWA | Même si le G7 se déroule au Canada, il ne faut pas se tromper, c’est bel et bien Donald Trump qui sera la grande vedette de ce grand sommet international organisé par Mark Carney.

• À lire aussi: Une belle grande famille dysfonctionnelle avec Trump comme principale attraction réunie en Alberta pour le G7

De fait, ce Trump show qui se tient en Alberta à partir de demain et jusqu’à mardi risque de ressembler à une cour du roi où on fera la file pour avoir une audience avec le turbulent leader suprême du « monde libre ».

S’agenouiller?

La guerre commerciale lancée par Trump déstabilise l’économie mondiale, et on cherche par tous les moyens à raisonner le locataire de la Maison-Blanche.

Certains font le trajet spécifiquement dans l’espoir d’obtenir un tête-à-tête avec le président, qui préfère de loin les relations bilatérales aux institutions internationales comme le G7.

Les lourds droits de douane dits «réciproques» doivent s’abattre sur les partenaires commerciaux des États-Unis le 9 juillet prochain.

Trump s’est dit ouvert à négocier ou à prolonger les délais.

Désamorcer cette bombe est l’une des priorités des leaders qui seront présents.

C’est le cas de Mark Carney, qui cache bien son jeu depuis quelques semaines. Des discussions directes ont lieu entre Carney et Trump, mais ce qui est sur la table demeure très mystérieux.

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Le G7 risque d’apporter quelques éléments de réponses.

Le prestigieux magazine The Economist a rapporté que le Canada serait prêt à offrir un premier droit de regard aux États-Unis sur nos minéraux critiques.

Une proposition controversée qui pourrait être très mal reçue alors que Mark Carney a passé les derniers mois à proposer une vision d’un Canada moins dépendant des Américains.

Ce sera un de ses défis: flatter Trump dans le sens du poil sans avoir l’air de s’agenouiller devant lui.

Le 51e État

Surtout que Mark Carney ne pourra tout contrôler, à commencer par Donald Trump lui-même, qui pourrait faire son show pour détourner l’attention de sa popularité qui fond comme neige au soleil.

Il ne pourra pas non plus contrôler les journalistes qui risquent bien de questionner les différents leaders sur l’insulte du 51e État lancé à la face des Canadiens, s’ils en ont la chance.

Donald Trump osera-t-il répéter ici sa menace?

Mark Carney semble bien jouer ses cartes pour mettre toutes les chances de son côté en créant les conditions pour que toute la lumière soit sur le vaniteux Trump, tout en évitant les risques d’accrochage.

Par exemple, il n’y aura pas de traditionnel communiqué signé par tous, une longue déclaration commune qui définit les objectifs à atteindre.

C’est entre autres ce qui avait fait dérailler le G7 de Charlevoix en 2018.

À la place, Mark Carney propose une série de courts et concrets engagements sur l’intelligence artificielle et le climat, par exemple.

Israël et Iran

Le premier ministre ne peut pas non plus contrôler les événements, comme l’escalade des tensions au Moyen-Orient entre Israël et l’Iran.

L’embrasement pourrait sérieusement faire dérailler le programme du G7 mis en place par Mark Carney de longue date.

Ceux qui souhaitent surtout parler commerce et guerre tarifaire pourraient être déçus.

Durant les années Trump, le principal défi du groupe des 7 est de demeurer uni. C’est une grande famille dysfonctionnelle qui se présentera à Kananaskis avec Trump en père Fouettard.

Le défi de Mark Carney est énorme.

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