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L'article provient de Le sac de chips

Un client harcèle une employée de Walmart parce qu'elle ne parle pas anglais

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Olivier Boivin (Agence QMI)

2025-01-15T17:11:05Z
2025-01-15T19:36:24Z
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Une vidéo filmée par un client de Walmart pour déplorer qu’une employée n'est pas en mesure de le servir en anglais fait vivement réagir et est dénoncée par la classe politique québécoise.

Les images, qui ont beaucoup circulé sur Instagram, ont été filmées par un client qui souhaitait se faire servir en anglais par l’employée.

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«Vous comprenez ce que je dis et vous refusez de m’aider en anglais?» demande-t-il.

L’employée, nommée Henriette, lui explique alors qu’elle souhaite le rediriger vers un autre employé qui sera en mesure de le servir en anglais.

«Venez avec moi, dit-elle. Chez Walmart, la procédure, c’est que si je ne parle pas en anglais, on va voir un autre associé.»

Mais le client n’en dérougit pas.

«Ce que vous faites, c’est ridicule, rétorque-t-il, toujours en anglais. C’est là que le monde est rendu. Je veux que tes patrons voient le genre de service qu’on obtient chez Walmart.»

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La vidéo, qui circule sur les médias sociaux depuis mardi, a suscité de nombreuses réactions.

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L’Office québécois de la langue française (OQLF) dénonce cette situation et rappelle que selon la Charte de la langue française, il est interdit à un employeur d’exiger la connaissance d’une langue autre que le français, à moins qu’il prouve que cela est nécessaire à l’accomplissement de ses tâches.

«C’est certain qu’on n’a pas tous les détails, mais de ce qu’on peut voir, c’est déplorable comme situation», indique le directeur des communications de l’OQLF, Nicolas Trudel.

«La réaction de la dame est la bonne, ajoute-t-il. Elle ne refuse pas le service et dirige le client vers un autre associé.»

Il s’agit d’une situation qui est rarement portée à l’attention de l’Office.

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«Dans les cas qui sont portés à notre attention, que ce soit par des plaintes ou par les médias, c’est plus souvent l’inverse qu’on voit, soit un client qui a dû mal à se faire servir en français», explique M. Trudel.

«Un client qui se plaint parce qu’il ne peut pas être servi en anglais, c’est plutôt inusité, continue-t-il. Mais évidemment, les employés n’ont pas à maîtriser l’anglais, à moins que l’employeur prouve que ce soit nécessaire à la réalisation de leurs tâches.»

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«Remarquable force de caractère»

Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, indique quant à lui que personne ne peut être blâmé pour être incapable d’offrir un service en anglais, et salue la réaction de l’employée de Walmart.

«Au Québec, tous les travailleurs ont le droit de travailler en français, indique-t-il, dans une déclaration transmise à l’Agence QMI. C’est un droit fondamental. Je tiens à saluer le calme et la courtoisie de cette dame qui s’est tenue debout, qui ne s’est pas excusée et qui a montré une remarquable force de caractère.»

La députée libérale Marwah Rizqy a également applaudi le sang-froid de l’employée en question.

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«Honte à celui qui filme (sans son consentement en plus) qui n’a même pas le courage de s’identifier et qui tente de «shamer» cette femme qui essaye de gagner sa vie, écrit-elle sur Instagram. Bravo, Henriette, pour votre calme olympien. Walmart, elle mérite une promotion!»

Le député péquiste Pascal Bérubé dénonce lui aussi cette situation.

«Henriette a le droit de travailler en français, comme tous les Québécois, écrit-il sur X. Henriette a aussi le droit à son image et au respect. Elle a le droit de ne pas se faire importuner pour le 20 secondes de gloire d'un homme insensible au fait français au Québec.»

Au moment de mettre en ligne, Walmart Canada n’avait pas répondu aux demandes d’entrevue de l’Agence QMI.

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