Un calibre incertain pour la Super Ligue du Nord

Mylène Richard
Maintenant que le nom et le logo de l’équipe professionnelle féminine de soccer de Montréal ont été dévoilés, les amateurs attendent avec impatience de connaître l’identité des joueuses qui porteront l’uniforme des Roses au printemps.
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Parole de la directrice sportive, des annonces auront lieu au cours des prochaines semaines.
«Il y aura de belles surprises. On aura des joueuses qui seront à notre image, notre personnalité, et qui auront à cœur de défendre la fierté locale», a mentionné Marinette Pichon mardi lors du dévoilement de l’identité du club montréalais, devant quelque 600 personnes, dont plusieurs membres de l’équipe de hockey La Victoire, avec en tête Marie-Philip Poulin et Laura Stacey.
Nous sommes déjà de grandes partisanes des @rosesmtlfc 🌹
— Victoire de Montréal (@PWHL_Montreal) October 8, 2024
We’re already big fans of the @rosesmtlfc — we can’t wait to see you in action ! pic.twitter.com/VLnpGD8Ry0
Caroline Ouellette, la ministre Isabelle Charest, les hommes de soccer Patrice Bernier, Patrick Leduc, Nick De Santis, Mauro Biello et Jesse Marsch, ainsi que l’ancien champion de boxe Lucian Bute étaient présents.
Difficile de rivaliser
Les meilleures joueuses au monde ayant déjà des contrats en Europe ou aux États-Unis, le nouveau circuit professionnel canadien, nommé la Super Ligue du Nord SLN), devra faire ses preuves.
«On veut développer du talent local, québécois. On veut avoir les meilleures Québécoises et Canadiennes et ensuite leur permettre d’atteindre leur plein potentiel sous notre accompagnement, a expliqué l’ancienne vedette du soccer français, installée au Québec depuis 2019. Une fois que ça c’est fait, on va pouvoir aller chercher des joueuses de renom et être attractifs.»

Pas comme le hockey féminin
Contrairement à la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), au sein de laquelle évoluent les meilleures hockeyeuses au monde, la SLN devra rivaliser avec des circuits professionnels déjà bien établis.
«Le bassin d’athlètes au soccer est beaucoup plus vaste, un sport pratiqué dans tous les pays. Il sera possible d’attirer des joueuses talentueuses et présenter un excellent calibre de jeu sans avoir nécessairement les meilleures au monde», a souligné la fondatrice de la SLN, Diana Matheson, une Ontarienne qui a amorcé son discours en français mardi.
«Je n’ai aucun doute que les amateurs seront au rendez-vous et j’espère que nous connaîtrons un succès aussi retentissant que celui de la LPHF», a-t-elle souhaité.

Patience
Les amateurs sont avertis, ils devront faire preuve de patience. Mais la SLN compte se démarquer avec un salaire minimum autour de 50 000$ (ce qui est moins que les 66 000$ dans la National Women’s Soccer League aux États-Unis, mais plus que dans certaines divisions européennes) et un environnement professionnel. Les Roses auront d’ailleurs un centre d’entraînement tout neuf à Laval.
«Le calibre de jeu s’améliorera lors de chaque fenêtre internationale de transferts et chaque saison. Il sera de plus en plus facile d’attirer des athlètes au Canada au sein d’une ligue qui existera», a prédit Matheson.
«Les amateurs verront des noms qu’ils connaissent, d’autres qui représentent la relève et éventuellement des joueuses professionnelles poursuivront leur carrière ici», a-t-elle ajouté.
Des diplômées universitaires seront tentées par la SLN, mais les athlètes plus expérimentées voudront certainement attendre de voir comment se déroulera la saison inaugurale.
«Notre saison n’est pas exactement en même temps que celle en Europe, alors les joueuses pourront y jeter un œil. Nous gardons aussi le cap en pensant à la Coupe du monde de 2027, aux Jeux olympiques de 2028. À ce moment-là, nous aurons des équipes vraiment solides», a dit Matheson.